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Alors que Tollcam s’enlise, Egis sous pression en Afrique centrale

Selon nos confrères d’Africa Intelligence, le géant français de l’ingénierie Egis fait l’objet d’un bras de fer judiciaire en République du Congo, où la Chambre de commerce internationale de Paris a été appelée à trancher un litige financier qui l’oppose à son partenaire local historique, Cores.

Au cœur de l’affaire, la rémunération d’une mission de représentation et de recouvrement d’une créance sur l’État congolais, d’un montant total estimé à 15 milliards de francs CFA.

La direction d’Egis, d’après les documents cités par nos confrères, aurait proposé une commission de 2 % de la valeur du contrat, là où son intermédiaire réclamait un taux plus élevé. Les désaccords ont conduit à une longue bataille juridique, jusqu’à ce qu’un tribunal français se déclare incompétent au profit d’une juridiction arbitrale privée.

Ces révélations sur les conflits internes au groupe Egis ne manquent pas de faire écho aux difficultés que rencontre l’entreprise au Cameroun. En effet, Egis est présente dans le pays à travers sa filiale Tollcam, chargée de la gestion et de l’exploitation de certains péages routiers.

Les opérations de ce concessionnaire auraient suscité, ces derniers mois, une série de critiques quant à la transparence de la collecte des recettes et à la répartition des bénéfices. Selon plusieurs sources proches du dossier, des tensions seraient apparues entre l’État camerounais et Egis autour des conditions d’exécution et de rentabilité du contrat de concession.

Bien que la direction d’Egis n’ait pas souhaité commenter spécifiquement ces deux affaires, leur enchevêtrement semble illustrer un climat de défiance grandissant à l’égard des méthodes de l’ingénieuriste français en Afrique centrale. D’autant que le groupe a déjà été mis en cause par le passé dans des scandales de corruption, notamment en Algérie, où une filiale d’Egis a dû conclure en 2019 un accord judiciaire qui prévoyait le versement d’une amende de 2,6 millions d’euros.

Si rien ne permet de conclure à un schéma similaire au Cameroun, la concomitance de ces nouveaux développements alimente les interrogations. Plusieurs observateurs estiment que le dossier Tollcam pourrait, à terme, faire l’objet d’une surveillance accrue de la part des autorités camerounaises, soucieuses de préserver l’équilibre financier et la crédibilité des partenariats public-privé.

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