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Affaire Bekobe Éric : polémique autour de la condamnation pour le meurtre de Diane Yangwo

Une vive polémique a suivi la décision de justice rendue dans le procès de Bekobe Éric, accusé du meurtre de sa femme, Diane Yangwo. Il a été condamné à cinq ans de prison avec sursis et à une amende de 52 000 FCFA. La décision a été rendue le 1er avril par le Tribunal de Grande Instance de Bonanjo, après 16 mois de détention provisoire.

La famille de Diane a exprimé sa surprise face au verdict, arguant que la peine ne reflétait pas la gravité du crime commis et appelant à la solidarité publique pour dénoncer la décision judiciaire. Les défenseurs des droits des femmes ont également exprimé leur indignation face à cette condamnation, qui, selon eux, pourrait perpétuer une culture d’impunité et contribuer à la prolifération des féminicides au Cameroun.

« Je suis indignée par cette condamnation qui, au lieu de protéger la vie et la liberté, banalise l’atrocité d’un tel acte. Il est impensable qu’une société puisse accepter qu’un meurtrier soit à peine puni pour avoir ôté la vie à quelqu’un », a déclaré l’artiste engagée Kareyce Fotso dans une publication Facebook mercredi.

Elle a ajouté : « Je me demandais pourquoi il y a eu une telle augmentation des féminicides, et j’ai maintenant la réponse. La justice, c’est donner la liberté aux criminels. »

Une autre défenseure des droits des femmes, Clarence Yango, qui suit de près l’affaire depuis le début, a qualifié le verdict de scandaleux pour le Cameroun.

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« Cela envoie un message négatif aux auteurs qui penseront qu’ils peuvent la frapper, lui ôter la vie, et qu’ils n’auront droit qu’à une peine avec sursis. Au minimum, on pourrait leur dire : « Désolée de vous avoir interpellée » », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’elle ne resterait pas silencieuse face à cette situation.

Le psychologue Aladin Thiam soutient cette théorie en déclarant : « Ce verdict est un scandale absolu. C’est le nouveau permis de tuer son partenaire. Les hommes pourront dire : “Je te tue et je serai condamné à une peine avec sursis” », comme le rapporte Griote.

L’avocate de la famille, Charlotte Tchakounte, a invoqué une qualification erronée du délit : « coups mortels » plutôt que meurtre. Elle a soutenu que l’acte était prémédité, la victime s’étant confiée à de nombreuses personnes.

Selon elle, cela a compromis l’enquête et a finalement influencé le verdict. Elle a déclaré que la cour d’appel pourrait modifier la qualification, et la famille a promis de faire appel du verdict.

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La mort tragique de Diane Yangwo est survenue le 18 novembre 2023, succombant aux blessures infligées par son mari. Les résultats de l’autopsie auraient révélé un décès résultant de violences physiques compliquées d’une hémorragie abdominale interne. Bekobe Éric a plaidé coupable dans cette affaire pour laquelle il était poursuivi pour coups mortels.

Diane était enseignante au Lycée Bilingue Nylon Ndogpassi à Douala.

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