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« Tu libères ou tu restes ! » : une jeune femme séquestrée par son prétendant à Douala

Une affaire pour le moins singulière agite le quartier Logpom, à Douala. Une jeune femme de 27 ans, employée d’une société maritime, a été retrouvée dimanche par la police après avoir été retenue contre son gré pendant deux jours par un homme qui se présentait comme son compagnon. Lire le récit de Cameroon Tribune.

Sabine Laure E., 27 ans, a été retenue de vendredi à dimanche par Jérémie Nathan S., 38 ans, qui estimait avoir trop attendu après des années d’une cour aussi assidue que coûteuse.

Grâce à des indications et à la localisation de son téléphone, Sabine Laure E., 27 ans, employée d’une société maritime, a été retrouvée hier dans un domicile à Logpom (Douala V) par la police. Elle y était retenue depuis vendredi par Jérémie Nathan S., entrepreneur en bâtiment de 38 ans, connu comme compagnon de la jeune femme pour la famille de celle-ci. Sauf que depuis leur rencontre en mai 2021 et sa manifestation d’intérêt, l’homme n’a jamais dépassé le stade de dragueur-soupirant. En plus de quatre ans, dans l’espoir qu’elle lui donne une suite favorable, Jérémie Nathan a beaucoup donné.

Entre autres choses, il dit avoir : organisé les anniversaires de Sabine, pris en charge de son fils (présenté comme orphelin de père) depuis qu’il a trois ans ; fait d’innombrables dépôts d’argent ; couvert d’attentions les membres de sa « belle-famille » vivant à Maképé « Immeubles », etc. Le tout, sans avoir jamais obtenu de « bisou pour le fer » (le sexe).

Les raisons de refus ne manquaient pas. En début de relation, Jérémie habitait PK15, dans la concession familiale. Pour Sabine, cet environnement n’était pas idoine. Pas possible de se voir ailleurs non plus : « entre « je ne me sens pas bien aujourd’hui » et autres « je ne sais pas pourquoi je n’ai pas le moral » », la jeune femme continuait de glisser comme une anguille. Une fois, elle dira à son soupirant que ses absences de Douala pour raisons professionnelles empêchaient la « concrétisation ». Notre entrepreneur s’est mis à refuser les marchés hors de la ville… Sa cause n’a pas avancé pour autant.

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En juin 2025, Jérémie emménage à Logpom, dans la demeure d’un aîné parti pour l’Angleterre. Il y invite Sabine plusieurs fois, sans succès. Jeudi dernier, l’homme, prenant un pari avec un cousin de sa belle au quartier Cité des palmiers, lui en a « voilé le poil » (parler absence) de sa relation. Le cousin Paulin tombe des nues. Il assure à Jérémie que pour la famille, il est le compagnon de la concernée, autour de laquelle personne d’autre ne tourne, à sa connaissance… Jérémie garde la foi, et confie son intention d’inviter à nouveau Sabine ce vendredi. Miracle, elle accepte !

C’est autour de 16h qu’elle arrive à Logpom, pour d’emblée dire qu’elle ne restera pas longtemps : il est question de représenter sa mère à une réunion, puis de récupérer une tenue pour des obsèques prévues le lendemain samedi… Jérémie Nathan, lui, ferme portail et porte. Ils mangent un bout. Vers 18h30, Sabine veut s’en aller. Son soupirant lui demande de venir au moins voir sa chambre. Une fois dedans, Jérémie ferme la porte et engage un round serré de négociations. Sabine n’a « pas la tête à ça ».

Jérémie Nathan dit que lui a très envie. La fille campe sur sa position, mais bientôt somnole. Jérémie en profite pour lui subtiliser son téléphone, qu’il éteint et cache.

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La discussion reprend plus tard. Sabine supplie d’être libérée. Jérémie maintient que pour ça, elle doit d’abord « libérer ». La nuit passe. La chambre a des toilettes. Samedi matin, Jérémie ouvre. Les deux déjeunent sans se parler.

D’après ce que l’homme dira à la police, c’est vers 18h ce samedi qu’il est parvenu à ses fins. Ça s’est bien passé, et il a proposé à son invitée de passer la nuit. La jeune femme, elle, dira que Jérémie a abusé d’elle, manquant de l’étrangler pour assouvir son envie.

Toujours est-il que cette nuit-là, ayant récupéré son téléphone, Sabine a alerté un oncle policier. Jointe au téléphone, la mère de la concernée a dit considérer Jérémie comme le compagnon de sa fille, n’accordant pas de crédit à la thèse du viol. Aux dernières nouvelles, le couple était encore en exploitation.

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