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Cameroun Actuel

Souley Onohiolo rend hommage à Christian Wangue

Chargé de mission au secrétariat général de la présidence de la République, Christian Wangue (Voir photo, ndlr)  a rendu son dernier souffle à Brest en France où il était soigné.

Christian Wangue de regrettée mémoire fut bien avant son poste qu’il occupait à la présidence du Cameroun, journaliste à la CRTV. Suite à l’annonce de sa mort, le journaliste Souley ONOHIOLO lui a rendu un vibrant hommage.

L’intégralité du message de Souley ONOHIOLO

Décès de Christian Wangue. Pour son départ, voici ma part

Le Cameroun vient de perdre un géant, un grand maître du journalisme. Ooooouuuaaiiisss !!

Ô Mort !! Où est donc ta victoire ???

Il était une fois!!!. . . Une tranche de vie avec Christian

La nouvelle du décès de Christian W. laisse tout le monde mélancolique, mal à l’aise. Impuissant. Le choc de son départ est choquant.
L’effectivité de la réalité de la rupture brutale.

Terrible ! Comme c’est dur. Très dur même.

J’ai fréquenté, côtoyé ce grand homme, orfèvre du journalisme que la mort vient de faucher à la vie.

Très peu nombreux savent comment et pourquoi il s’est résolu, confiné à donner le minimum de son extraordinaire talent parceque réduit dans les chroniques littéraires à la télévision nationale Crtv.

Dans la foulée de la réforme universitaire de janvier 1993 ( je peux me tromper sur la date) avec l’éclatement de l’université mère du Cameroun, l’institution universitaire de Yaoundé 2, envoyée dans la banlieue de Soa est restée pendant longtemps sur la ligne de mire, sous les feux de la rampe; à cause des nombreux accidents de circulation sur la route-faucheuse devenue pendant plusieurs mois, le tombeau, cimetière de plusieurs étudiants, au vu des nombreuses familles que cette route a endeuillées.

Christian Wangue avait fait un reportage chaud suite à une des hécatombes routières. Un reportage incisif, très dosé et osé.

Le reportage avait provoqué la colère, le courroux et la grogne du Professeur Edzoa Titus alors Sgpr, le « vrai préparateur » et artificier de la Réforme universitaire.

Edzoa Titus avait vivement remonté les bretelles au DG de la Crtv et Prof Mendo Ze.

Je n’ai pas oublié ce jour où, je suis allé rendre visite à Christian à Mballa 2,  pour lui prendre un livre. « Sango Malo » dont l’auteur est Bassek bâ Khobio.

À l’esplanade de la tour d’aluminium de Mballa 2, Christian et moi sommes tombés nez à nez avec le DG Mendo Ze. C’était le jour d’après la diffusion du reportage de Christian sur ce énième accident sur la route de l’université de Yaoundé 2 à Soa.

J’ai vu Mendo Ze verser sa colère, décharger sa bile, tirer à « balles réelles » contre Christian qui pourtant, exprimait encore ses dents de jeunesse dans le journalisme.

Mon ressentiment était profond, mon écoeurement affligeant.

Quel chagrin pour moi. Moi qui frappait à la porte du métier de journalisme, je voyais comment un DG se donnait à massacrer, assommer, tyranniser un jeune journaliste, pourtant revêtu d’une solide formation. Un journaliste brillant comme le reconnaissait le professeur Gervais Mendo Ze lui-même.

Mais l’épée de Damoclès qui pesait sur le DG a pris le dessus sur le Manager. HÉLAS ! HÉLAS !

Sur ce, j’avais failli reculer, changer de vocation. Mais en discutant avec Christian, il m’avait expliqué, convaincu qu’à l’analyse de la boulimie ou l’overdose de colère du DG Mendo Ze, aucune faute professionnelle ne lui était reprochée. Le problème était ailleurs.

Le professeur Gervais Mendo Ze n’agissait pas par lui-même. Il était « agi ».

Je me souviens comme aujourd’hui, avoir entendu le DG Mendo Ze cracher le feu.  Par dépit il avait dit.
« Christian. Christian. Tu m’as déçu. Toi si brillant et talentueux. Avais tu besoin d’être si vrai, si étendu dans ton reportage ? Toute la nuit on m’a appelé de partout ! » Conclut-il.

Peut-être que c’est après ce jour là que tout a basculé. Le reportage et les remontrances de Mendo Ze avaient scellé le destin de Christian à la télévision camerounaise.

À la présidence de la République, le Sgpr Edzoa Titus avait demandé la tête de Christian en holocauste sacrificiel.

La suite, c’était le garage. Ou presque. On n’en a plus eu du bon de Christian. Quelle peine ! Quelle perte pour les vocations encore dans le berceau, que lui-même jeune journaliste, avait commencé à inspirer. Dommage.

Christian n’a vraiment pas eu la possibilité d’éclore, ni de faire la démonstration de tout son talent à la télévision nationale camerounaise.

Le reste de temps, jusqu’à son départ pour d’autres horizons à la présidence de la République, Christian s’était intériorisé.

Chaque fois que je le rencontrais, je me remémorais les mille et un clichés de la splendeur d’une carrière professionnelle brisée à l’aurore.

Christian mort, mon cœur saigne, suffoque,  brûle de révolte, de courroux et d’une indignation insupportable.

Comme Jean La fontaine, criant « Haro sur le Beaudet », je ne suis capable que d’une exclamation.

Quel immense gâchis!!!!

Mais si tant est que la mort est un déplacement des individualités. . ., qui sait où ? Vraiment qui sait où. . .
Brave brother Christian.

Ceci n’est qu’un Au revoir.

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