Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a lancé une initiative de collecte de fonds pour générer 6 milliards de FCFA pour sa campagne présidentielle de 2025.
En annonçant cette initiative audacieuse lors d’une conférence de presse à Yaoundé, jeudi 30 janvier, Maurice Kamto a souligné qu’il collecterait les fonds exclusivement auprès des Camerounais du pays et de la diaspora, à l’exclusion de toute contribution étrangère.
S’adressant aux journalistes, M. Kamto a déclaré que l’initiative vise à garantir une campagne indépendante, exempte de toute influence extérieure.
« Nous voulons que cette campagne soit portée par le peuple, pour le peuple », a-t-il déclaré. « Chaque franc versé sera un pas en avant vers la rupture du cycle de gouvernance qui a freiné le Cameroun. »
L’ancien ministre délégué et finaliste à la présidentielle de 2018 estime que cette initiative favorisera une plus grande participation citoyenne et une appropriation de sa vision du pays.
Il a déclaré que son parti collecterait les fonds via une plateforme numérique sécurisée, les contributeurs recevant des reçus officiels et des récompenses symboliques telles que des badges et des rencontres virtuelles avec le candidat.
L’approche de Kamto s’inspire des campagnes politiques internationales, notamment aux États-Unis et en Europe, où des politiciens ont utilisé avec succès le financement participatif pour financer des mouvements politiques.
Selon les responsables du MRC, cette méthode permet non seulement de sécuriser le financement, mais aussi de renforcer la légitimité d’un candidat en démontrant le soutien de la base.
Obstacles potentiels à la collecte de fonds de Kamto
Les analystes politiques mettent toutefois en garde contre les obstacles importants que cette stratégie rencontre. « La culture du don politique au Cameroun reste faible », note le Dr Jean-Benoît Essomba, politologue à l’Université de Yaoundé.
« De plus, le contrôle du parti au pouvoir sur les institutions financières peut conduire à une surveillance accrue ou à des restrictions sur les transactions liées à l’opposition. »
Ayant obtenu 14 % des voix en 2018, Kamto reste l’un des principaux prétendants à la présidentielle de 2025. Cependant, sa capacité à mobiliser des ressources financières constituera un test critique de sa force électorale.
