Les partisans du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) de la région du Nord-Ouest ont appelé le chef de l’État, Paul Biya, président national du parti au pouvoir, à lancer la campagne pour la prochaine élection présidentielle à Bamenda, berceau du parti.
L’appel a été lancé lundi à Bamenda, fief historique du parti, alors qu’ils se rendaient en masse pour célébrer dans la joie le 40e anniversaire du parti.
Cet appel retentissant, empreint de symbolisme et de nostalgie, a dominé les débats au Palais des congrès du RDPC à Bamenda, où des centaines de personnes se sont rassemblées pour commémorer le 40e anniversaire du parti et rallier des soutiens en vue des élections cruciales d’octobre.
Un retour aux sources
Le choix de Bamenda pour cet anniversaire, selon les partisans du RDPC, était délibéré. C’est à Bamenda, en 1985, que le président Biya a transformé l’ancienne Union nationale camerounaise (UNC) en RDPC ; Inauguration d’une nouvelle ère politique. Quatre décennies plus tard, l’importance de la ville reste gravée dans l’histoire du parti. « Cette salle est la maternité du RDPC », a déclaré la sénatrice Regina Mundi, cheffe par intérim de la délégation régionale permanente du Comité central du RDPC pour la région du Nord-Ouest, sous un tonnerre d’applaudissements.
« À travers les épreuves et les victoires, notre parti s’est renforcé sous la direction du président Biya », a-t-elle ajouté.
L’émotion sous-jacente de l’événement a été amplifiée par une motion officielle de soutien, approuvée par les partisans de la région du Nord-Ouest.
Dans cette motion, ils imploraient Biya de retourner à Bamenda, capitale d’une région aux prises avec des troubles sporadiques, pour relancer sa campagne. Ils ont présenté la ville comme un « terrain sacré » pour relancer l’élan du RDPC.
« Le Jubilé de rubis coïncide avec les élections de 2025 pour une raison », pouvait-on lire dans la motion… Bamenda doit à nouveau être le tremplin vers la victoire.
Célébrer la loyauté, condamner la violence
Cet anniversaire a offert aux sympathisants une occasion rare de rendre hommage à leurs fidèles camarades. Quinze sympathisants du RDPC, qui soutiennent le parti depuis sa création, ont été honorés, dont la sénatrice Regina Mundi ; le président de la section Mezam IB, Cletus Anye Matoya ; le ministre Felix Mbayu, Fai Yengo Francis, le professeur Uphie Chinje et des sympathisants ordinaires comme Tame Michael. Leur reconnaissance a suscité des acclamations ferventes, soulignant l’importance que le parti accorde à l’unité, malgré les difficultés. Les sympathisants décorés ont reçu des cache-nez spéciaux marqués des années 1985-2025.
Pourtant, les festivités ont été tempérées par des avertissements sévères. Les intervenants ont condamné les récents « actes barbares » visant des membres du gouvernement et de hauts fonctionnaires en Belgique, ainsi que les tentatives de « semer la panique » à l’approche des élections de cette année.
Le directeur général du MIDENO, Cletus Anye Matoya, a appelé à la vigilance face aux forces cherchant à « déstabiliser les institutions », tandis que la sénatrice Regina Mundi a réitéré la mobilisation de Biya auprès des groupes armés, leur enjoignant de « déposer les armes. Les centres de DDR attendent ceux qui sont prêts à reconstruire le Cameroun pacifiquement ».
Un thème récurrent a été la volonté du RDPC de galvaniser les groupes de jeunes et de femmes, qualifiés d’« éléments de première ligne » de la force de frappe du parti. Matoya a invoqué le discours de Biya à l’occasion de la Journée de la jeunesse, exhortant les jeunes Camerounais à rejeter les « appels des sirènes du chaos » et à adopter le RDPC comme plateforme de croissance. Les femmes, saluées pour leur « loyauté sans faille », ont été chargées d’encadrer la prochaine génération et de mobiliser les électeurs.
Octobre 2025 en perspective
À l’approche des élections présidentielles et régionales, le RDPC a présenté 2025 comme une année décisive. Les responsables des sections ont été chargés d’organiser des événements locaux pour mettre en avant les réalisations du gouvernement, lutter contre les discours de haine et favoriser l’inscription des électeurs.
« Les urnes sont notre arme », a souligné Matoya, précisant que « nous devons garantir une victoire transparente et sans ambiguïté ».
Alors que la salle résonnait de 40 applaudissements symboliques, un pour chaque année de parcours du RDPC, le message était clair : l’appel de Bamenda au retour de Biya vise autant à honorer l’histoire qu’à écrire le prochain chapitre.
