Le processus d’acquisition des 51% des actifs d’Actis dans la compagnie camerounaise d’électricité Eneo connaît un nouveau tournant. Louis Paul Motaze, président du Comité interministériel en charge de cette transaction, a adressé une lettre à Actis demandant un sursis de deux mois avant le début des négociations entre les parties. Cette démarche vise à permettre au gouvernement camerounais de finaliser sa « due diligence », une étape cruciale dans la vérification des procédures avant toute transaction financière.
Cette requête intervient suite à une correspondance d’Actis, invitant le président du Comité interministériel à programmer une première rencontre entre les deux parties. Cette sollicitation initiale avait suscité l’annonce par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, du lancement imminent des négociations avec Actis lors d’une réunion du Comité interministériel le 22 novembre 2023. Cependant, l’absence du rapport attendu de KPMG France, chargé par le gouvernement camerounais d’évaluer le coût des actions d’Eneo, a entraîné cette demande de délai.
Selon des sources informées, cette requête vise à accorder le temps nécessaire à KPMG France pour achever son évaluation, et certains observateurs considèrent cette requête comme une démarche visant à permettre à cette entreprise de remettre son rapport.
En parallèle, le fonds britannique Actis aurait mandaté Financia Capital, basé en Afrique centrale, pour effectuer un travail similaire à celui confié à KPMG France. Ce cabinet financier aurait déjà fourni à Actis les éléments nécessaires pour amorcer les négociations avec le Cameroun.
Cependant, cette demande de délai pourrait retarder le calendrier prévu pour la sortie d’Actis du capital d’Eneo. Si le délai est accepté, la première rencontre pourrait être repoussée à février 2024, prolongeant ainsi les négociations, ce qui pourrait potentiellement impacter la confiance et la stabilité du secteur de l’électricité au Cameroun.
L’acquisition des parts d’Actis dans Eneo est d’une importance capitale pour le Cameroun. Ce processus de rachat vise à redonner le contrôle de la production et de la distribution d’électricité à l’État, 22 ans après son désengagement de ces activités. Cependant, ce dossier est délicat, car il implique la résolution de litiges et la gestion des dettes accumulées par Eneo.
Le Cameroun cherche à éviter tout retard dans cette transaction, car cela pourrait avoir des conséquences importantes pour la viabilité financière d’Eneo et la confiance des investisseurs. Un plan de redressement du secteur de l’électricité a été élaboré, visant à mobiliser des fonds pour éviter la faillite d’Eneo et assurer sa pérennité.
L’issue de ces négociations aura un impact significatif sur le secteur de l’électricité au Cameroun, et le gouvernement cherche à mobiliser des financements pour assurer la stabilité et la croissance de cette industrie cruciale pour le pays.