Le président Paul Biya a multiplié les publications sur les réseaux sociaux, promettant une nouvelle ère de « grandeur et d’espoir », alors que la campagne présidentielle camerounaise entre dans sa phase décisive.
Ses récents tweets et graphiques, axés sur l’autonomisation des jeunes et des femmes, l’amélioration des services sociaux et la promotion des produits fabriqués au Cameroun, ont envahi les timelines et les panneaux d’affichage à travers le pays.
Mais pour de nombreux Camerounais, ces messages sont familiers. Après 43 ans au pouvoir, les nouvelles promesses de Biya ont suscité plus de scepticisme que d’enthousiasme.
« Il promet des emplois et des hôpitaux depuis des décennies », a déclaré un habitant de Yaoundé.
« Pourquoi devrions-nous y croire maintenant, à quelques jours du scrutin ? »
Le timing de cette nouvelle campagne éclair est remarquable. Elle intervient au moment même où le candidat du FSNC à la présidentielle, Issa Tchiroma Bakary, a attiré des foules record à Yaoundé, Bamenda, Buea, Limbé et Douala – des rassemblements qui ont électrisé sa base électorale et ont captivé l’attention nationale.
Des vidéos des événements ont montré des dizaines de milliers de personnes scandant des slogans réclamant le changement, témoignant d’une lassitude croissante face à la longue présidence du parti au pouvoir.
Nombreux sont ceux qui spéculent que l’influence de Biya sur les réseaux sociaux serait une réaction à cette vague de mobilisation. Son slogan de campagne, « Grandeur et Espoir », met l’accent sur la continuité et la stabilité, mais ses détracteurs y voient une tentative désespérée de renouer avec un électorat qui se sent délaissé.
À quelques jours de l’élection présidentielle du 12 octobre, le camp au pouvoir subit manifestement la pression.
L’appel tardif de Biya parviendra-t-il à dissiper les doutes grandissants de l’opinion publique ? Reste à voir si l’appel tardif de Biya parviendra à dissiper les doutes grandissants de l’opinion publique, mais pour l’instant, le discours semble avoir changé.
Le vétéran du pouvoir, autrefois connu pour sa discrétion et son recul par rapport à la campagne électorale, semble désormais se battre pour prouver que sa voix compte toujours dans un paysage politique en pleine mutation.
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