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Nouvelle grogne des ex-épargnants de Comeci après 3 ans de liquidation judiciaire

« Trop c’est trop, nous réclamons le paiement de nos épargnes ». Ainsi se présente le slogan de revendication du Collectif des ex-clients de la Comeci S.A (Compagnie Équatoriale pour l’épargne et le crédit d’investissement), microfinance en faillite et mis sous administration provisoire, puis en liquidation. Rendu à environ 3 ans de liquidation judiciaire, ces ex-épargnants envisagent d’interpeller, par diverses actions, les autorités administratives camerounaises et monétaires sous-régionales, sur les lenteurs et les dysfonctionnements du processus.

« Ça fait plusieurs années que cette microfinance porteuse de beaucoup d’espoir pour le bas peuple a fermé les portes engloutissant les milliards constitués de la petite épargne des milliers de camerounais pour qui a l’époque, l’accès aux banques classiques était un véritable. Que de  microprojets économiques personnels poussés vers la banqueroute. Et que dire des associations culturelles qui ont dû voler en éclat, tout cela parce que n’ayant plus accès à  leur argent placé chez  Comeci », indique Achille Azemba, le porte-parole du Collectif des ex-clients de la Comeci S.A. Qui constate par ailleurs que « depuis la fermeture de Comeci, silence radio de la part des autorités administratives, et également du liquidateur. Qu’est ce qui est entrain d’être fait et par qui? À quelle date exactement les  ex-épargnants pourront-ils rentrer en possession de leurs épargnes? », s’interroge-t-il.

Après sa banqueroute en 2016, et sa déclaration en cessation de paiement, le 27 avril 2019, par le Tribunal de grande instance du Wouri, la Cobac (Commission bancaire de l’Afrique centrale) va placer cet établissement de crédits sous administration provisoire, le 16 janvier 2018. L’institution prudentielle sous-régionale désignera pour un mandat de 6 mois, Bernard Mvogo,  afin de conduire ce processus. Ce, « au regard de la situation financière et prudentielle critique de la Comeci et compte tenu de l’incapacité de ses dirigeants sociaux à restaurer la solvabilité de cet établissement », indiquait la Cobac.

La mission de Bernard Mvogo portait précisément sur l’augmentation du capital de la microfinance à hauteur de 3 milliards de FCFA par phases, en fonction de la situation et des besoins de la société . Ce challenge s’est soldé par un échec du fait de la complexité des comptes et du manque de traçabilité des opérations comptables. Suivra ensuite sa liquidation pure et simple. Un liquidateur au nom de M. Towoua sera désigné. Ce dernier rendra malheureusement l’âme avant la fin de sa mission, le 19 avril 2021. Il sera remplacé par décision du 28 juin 2021 de la Cobac. Décision qui sera homologuée par le jugement N° 468/COM du 27 septembre 2021 du tribunal de grande instance du Wouri.

Le processus de liquidation est conduit depuis cette date par Ida Djodju Enchei, le syndic judiciaire de cette liquidation. Qui rendra public un communiqué le 4 octobre 2021, invitant « tous les créanciers de la Comeci qui n’avaient pas encore produit leurs créances à le faire dans un délai de 60 jours ». Par ailleurs, Ida Djodju Enchei rappelait à tout créancier Comeci de se munir de toutes les pièces justificatives de sa créance et d’une somme de 3000 FCFA, représentant les frais de récépissé de production de créance. Depuis plus rien.

Les ex-clients Comeci sont inquiets d’autant plus que leurs livrets d’épargne leur ont été retirés. Situation absolument confuse pour l’instant. Que tous les décideurs en charge de ce dossier de près ou de loin sortent de leur léthargie et prennent, dans un délai bref, les bonnes décisions permettant aux épargnants de rentrer en possession de leur argent, car trop c’est trop. Et ils vont désormais prendre leurs responsabilités afin que justice soit faite », prévient le porte-parole de ce collectif. Rappelons que d’après les conclusions de l’administration  provisoire de 2018, Comeci a perdu 8,281 milliards de FCFA au cours de l’exercice 2017, soit près de huit fois son capital social. Perte sèche qui serait due par l’échec du recouvrement forcé des créances.

Eco Matin

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