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« Nous avons savouré le plaisir d’exister, d’être côte à côte ».

Capturer des instants de vie, c’est ce que Dominique Cabrera a précieusement su faire tout au long de sa carrière. Réalisatrice de documentaires et de fictions, elle laisse s’exprimer les images, récitant parfois des poèmes. Avec Un Mensch, c’est la caméra de son smartphone qui lui sert de témoin. À travers l’objectif et le micro, une profonde histoire d’amour apparaît, dans laquelle la maladie s’est installée. En 2017, Dominique et Didier partagent une vie que la mort va perturber. Il a un cancer. Elle l’accompagne dans ces moments où rien d’autre ne compte. Avec une formidable spontanéité, Dominique Cabrera construit autour d’une intimité qui leur appartient, un moment de communion émotionnelle. Entre courts dialogues quotidiens et silences paisibles, Un mensch fait de ce dernier instant de la vie un cocon où l’empreinte de la mort remplace les souvenirs heureux. Quand Dominique dit à Didier de ne pas oublier combien elle l’aime, il garde les yeux fermés et répond : « Jamais. Je le vis « .

Comment vous est venue l’idée de filmer ces moments ?

J’avais la vision d’un film fait de plans sans séquences, comme des portraits, des photographies. D’un film que j’ai pu faire avec Didier. J’ai commencé à le faire sans raisonner. J’avais en tête ce désir de garder comme vibration la présence de cet être que j’aimais, que je trouvais singulier, extraordinaire, extrêmement intense.

Vous filmez ses gestes, ses moments de réflexion, de silence aussi. Quand avez-vous su que c’était le bon moment pour filmer ?

C’est une réflexion instantanée. L’inconscient profond ne s’embarrasse pas de raisonnement, tout notre être est dans le geste. Je pensais en action. Si un moment était bon, un moment où nous étions tous les deux disponibles, je ferais un plan. Je n’ai tourné que six heures en tout sur presque un an.

C’est difficile quand on voit que ça faiblit peu à peu, mais en même temps vos échanges sont d’une douceur réconfortante : vous vous sentez inclus dans ces conversations qui sont les vôtres, pleines de poésie, heureuses…

C’est justement ce paradoxe qui m’a frappé, et c’est sans doute pour ça que j’ai voulu faire ce film. Ce sont des souvenirs d’une grande entente, d’une forme de bonheur : nous étions ensemble et lui était paisible. Nous avons savouré le plaisir d’exister, d’être côte à côte et de faire des choses simples qui nous semblaient profondes.

C’était ça ta vie avec Didier, une douceur spontanée, poétique ?

Oui, il y avait beaucoup de cela dans notre vie. C’était comme polarisé à la fin de Didier. Je pense que c’est ce qu’il ressent quand on l’entend dire dans le film qu’il est heureux : être à ce stade de la vie a fait disparaître tout le bruit autour de nous. Le fait d’exister ensemble apparaît dans toute sa force. Évidemment, tout n’a pas été rose dans notre vie. Comme disait Jacques Brel :…

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