La suspension de Désiré Batamke, président du conseil d’administration et administrateur de la Caisse d’épargne et de crédit pour les initiatives locales (Cecil), a été annoncée par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze. Cette décision a été prise en raison de la violation de plusieurs articles du règlement de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) de 2017 relatif au gouvernement d’entreprise dans les établissements de microfinance.
Selon la décision du ministre, Désiré Batamke aurait exercé des immixtions répétées dans la gestion courante de la Cecil, en violation des articles 14, 21 et 25 du règlement Cobac. Ces articles prévoient la séparation des pouvoirs entre la direction générale et la présidence du conseil d’administration.
Les agissements du président du conseil d’administration étaient contraires aux intérêts de la Cecil et des épargnants, selon le ministre. Cependant, l’article 8 du règlement Cobac de 2017 relatif au gouvernement d’entreprise dans les établissements de microfinance prévoit que le conseil d’administration a l’obligation d’agir en toutes circonstances dans l’intérêt de l’établissement et des épargnants. En outre, le processus de désignation de Désiré Batamke comme PCA est jugé irrégulier par le ministre.
Des acteurs du secteur de la microfinance ont déclaré que cette suspension était prévisible après les différents contrôles effectués au sein de la Cecil. Ces contrôles effectués par le ministère des Finances auraient permis de révéler tous ces manquements.
Créée en 2007, la microfinance Cecil est une société coopérative qui finance les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la transformation, de la prestation de services, du commerce et de l’artisanat. La suspension de Désiré Batamke aura certainement un impact sur la gestion de la microfinance et les épargnants devront suivre de près l’évolution de la situation.