Le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), le professeur Maurice Kamto, a exprimé son indignation face aux nombreuses irrégularités qu’il attribue à Elections Cameroon (Elecam), lors d’une conférence de presse tenue à Yaoundé le jeudi 12 septembre.
Selon lui, ces irrégularités ont gravement entaché le processus d’inscription électorale récemment achevé.
Parmi les problèmes relevés, Maurice Kamto a pointé du doigt le manque de kits d’enregistrement dans les centres de vote, malgré le budget alloué à Elecam. Il a également dénoncé une tentative délibérée d’empêcher les Camerounais de la diaspora de s’inscrire sur les listes électorales, soulignant que la campagne d’inscription dans les ambassades avait été annoncée et clôturée dans un délai trop court.
Il a évoqué des obstacles administratifs posés par l’administration territoriale, les autorités consulaires, et même le Directeur Général d’Elecam, visant à limiter le nombre de votants inscrits, tant au Cameroun qu’à l’étranger. Selon des estimations du Ministère des Relations Extérieures, la diaspora camerounaise compte environ 6 millions de personnes, et Kamto estime que les autorités redoutent leur participation.
Le leader du MRC a également souligné la stigmatisation des Camerounais de la diaspora, affirmant que le gouvernement refusait d’accepter la double nationalité pour des raisons électorales. Ces blocages, selon lui, témoignent de la crainte du régime actuel face à une mobilisation de la diaspora contre le pouvoir en place.
Malgré ces obstacles, Maurice Kamto s’est félicité de la mobilisation populaire qui a permis d’inscrire 755 085 nouveaux électeurs entre janvier et août 2024, portant le total à 8 016 960 inscrits. Il a salué la prise de conscience politique croissante des Camerounais et les a encouragés à poursuivre leur engagement en vue des élections de 2025.
Alors que les appels à l’union de l’opposition se multiplient, des spéculations émergent sur une possible candidature unifiée autour de Kamto, face à l’actuel président Paul Biya, au pouvoir depuis 42 ans. Cependant, le report des élections municipales et législatives à 2026, voté par le Parlement dominé par le RDPC, complique la situation pour le MRC, qui pourrait être disqualifié en raison de son absence de représentation parlementaire.
