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Lors de la COP27, les pays riches tiendront-ils leurs promesses faites à l’Afrique ?

Alors que se poursuit la COP27 en Égypte, les pays africains demandent aux pays riches de tenir leurs engagements de financements pour la lutte contre le changement climatique.

Dimanche dernier s’est ouverte la Conférence de Charm el-Cheikh de 2022 sur les changements climatiques. Cette COP27 égyptienne doit permettre, entre autres, de relancer la lutte contre le réchauffement climatique. Certaines bonnes nouvelles, comme l’élection de Lula au Brésil, permettent d’être optimiste quant à ce regain de prise de conscience. Mais plus difficiles seront les négociations Nord-Sud. Les pays du Sud, notamment africains, réclament en effet des dédommagements financiers.

On le sait : l’Afrique émet moins de 4 % de l’ensemble des gaz à effet de serre de la planète. Mais cette fois, l’Afrique refusera de repartir sur des bases inéquitables : hors de question que le continent fournisse les mêmes efforts que le reste du monde. « Peut-être qu’il est temps que nous obtenions des règles du jeu équitables et que nous soyons indemnisés », a indiqué Tosi Mpanu Mpanu, négociateur de la République démocratique Congo sur les questions de climat, lors d’une réunion préparatoire à la COP27.

Des efforts, l’Égypte, elle, compte en faire pour faire de la COP27 un succès. « L’Égypte ne s’épargnera aucun effort », a assuré le ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukry, lors de l’ouverture de l’événement. « Nous devons être clairs, aussi difficile que soit le moment actuel, l’inaction équivaut à de la myopie et ne peut que retarder la catastrophe climatique », a quant à lui prévenu le patron de la COP26, Alok Sharma.

Des promesses en l’air ?

Et l’Afrique est scrutée. Car le continent sera, ces prochaines années, au centre de la lutte contre le changement climatique. Or, la COP26 a accouché de promesses non tenues. L’Afrique devait en effet percevoir 25 milliards de dollars, en guise de fonds consacrés à cette lutte. On en est très, très loin, à peine quelques dizaines de millions de dollars ayant été réunis. Plus globalement, les pays riches avait promis de porter à 100 milliards de dollars par an l’aide aux pays en développement, pour la lutte contre le changement climatique. Promesse, là encore, non tenue.

Une erreur stratégique. Car si « tout le monde est touché par le changement climatique », « certaines personnes et régions sont plus vulnérables que d’autres. Les régions qui subiront les effets les plus néfastes du changement climatique sont l’Afrique occidentale, centrale et orientale, l’Asie du Sud, l’Amérique centrale et du Sud, les petits États insulaires en développement et l’Arctique. Les populations vivant dans des établissements informels seront les plus touchées », écrivent les chercheurs Julia Taylor et Imraan Valodia qui insistent : « De nombreux activistes climatiques du Sud estiment que si un mécanisme de financement pour les pertes et dommages n’est pas discuté lors de la COP27, la conférence sera un échec ».

L’Afrique paie pour des crimes qu’elle n’a pas commis

Pour une lutte efficace, il faudrait jusqu’à 1 600 milliards de dollars d’ici à 2030 pour l’Afrique. La seule façon aujourd’hui d’espérer atteindre les objectifs fixés par l’accord de Paris. Que feront les pays occidentaux ? « Il faut agir à Charm-el-Cheikh pour faire l’histoire et non la subir », indique Macky Sall, président de l’Union africaine, qui tance les pays riches : « Nous voulons aussi aller de l’avant dans l’adaptation au changement climatique. Nous en supportons le coût avec le développement de projets verts financé souvent par recours à la dette, alors même que la mise en œuvre doit être financée par des dons conformément aux engagements convenus ».

On attend donc de cette COP27 un simple respect des engagements pris à Glasgow. Le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadera, l’assure : « Les crises climatiques exceptionnelles de ces dernières années ont eu des effets dévastateurs de grande portée sur la survie de l’humanité ». Et le chef de l’État de rappeler que « les pays riches, grands pollueurs, sont les principaux auteurs de cette mise en danger de l’humanité ». L’Afrique, conclut Touadera, « ne doit pas continuer à payer pour des crimes qu’elle n’a pas commis » et « les pays riches doivent aider les pays pauvres à appliquer leur plan d’action nationale de réduction à caractère volontaire ». A bon entendeur !

Le Journal de l’Afrique

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