Selon les données récentes de l’Institut national de la statistique (Ins), les importations de blé au Cameroun ont connu une baisse en 2022, malgré une augmentation du nombre de fournisseurs. En effet, le pays a importé 920 400 tonnes de blé pour un coût de 260,7 milliards de francs CFA, soit une diminution par rapport aux 966 400 tonnes importées en 2021. Cette baisse représente une chute de 46 000 tonnes, soit une diminution relative de 4,8%.
Cette diminution des importations s’explique en partie par les difficultés liées aux importations depuis le déclenchement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Afin de diversifier ses sources d’approvisionnement en blé, le Cameroun a sollicité 10 fournisseurs en 2022, contre 6 en 2021. Les nouveaux fournisseurs incluent la Pologne, les États-Unis, l’Estonie, l’Allemagne et l’Uruguay.
La Russie, qui était auparavant le principal fournisseur de blé du Cameroun, n’a pu couvrir que 14,1% du marché en 2022, avec seulement 138 000 tonnes importées. En comparaison, en 2021, la Russie avait fourni 524 tonnes pour un coût de 99,2 milliards de francs CFA. La France devient ainsi le principal fournisseur de blé du Cameroun, avec une fourniture de 292 500 tonnes pour 78,6 milliards de francs CFA, représentant 30,1% du marché.
Afin de réduire sa dépendance aux importations, l’Institut de recherche agricole (Irad) a mis en place des champs semenciers dans les localités de Wakwa, Mbang-Mboum et Wassande, dans la région de l’Adamaoua. Ces champs couvrent une superficie de 50 hectares et visent à relancer la filière du blé grâce à une subvention spéciale du chef de l’État d’un peu plus de 10 milliards de francs CFA.
Malgré la baisse des importations de blé au Cameroun en 2022, les mesures prises pour diversifier les fournisseurs et encourager la production nationale montrent une volonté de réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations. Cette diversification pourrait contribuer à renforcer la sécurité alimentaire et stimuler l’économie locale.