Les magnats des affaires Atul et Rajesh Gupta, recherchés par Interpol et les autorités sud-africaines pour blanchiment d’argent et fraude, ont demandé l’asile au Cameroun et en République centrafricaine (RCA), a rapporté Africa Intelligence (AI).
Les Guptas sont originaires de l’Inde mais ont émigré en Afrique du Sud en 1994, un an avant l’effondrement du pouvoir de la minorité blanche. Ils ont créé un certain nombre d’entreprises, notamment dans le domaine de la vente d’ordinateurs et de journaux, et détiennent des parts dans diverses sociétés minières.
Pourquoi les Guptas sont-ils recherchés en Afrique du Sud ?
Les Guptas sont devenus exceptionnellement proches de l’ancien président sud-africain, Jacob Zuma, et un nouveau terme a été inventé pour désigner leur amitié : « Zupta ». Les Guptas sont accusés d’avoir utilisé leur richesse et leur proximité avec Zuma pour influencer les décisions commerciales et politiques en Afrique du Sud, ce que l’on appelle la « capture de l’État ».
Atul Gupta a été classé par la Bourse de Johannesburg au 7e rang des personnes les plus riches d’Afrique du Sud, avec une valeur nette estimée à 10,7 milliards de rands (773,47 millions de dollars américains).
Les frères Gupta ont fait sensation en 2013 lorsqu’un avion affrété transportant des invités pour le mariage de la fille de leur sœur a atterri sur une base aérienne près de Pretoria. Seuls les chefs d’État et les délégations diplomatiques en visite sont normalement autorisés à utiliser la base. L’incident a suscité un tollé, à tel point que les médias sud-africains l’ont surnommé le « Guptagate ».
En 2016, plusieurs allégations concernant l’influence des Guptas sur les nominations ministérielles en Afrique du Sud ont fait surface. L’ancienne députée du Congrès national africain (ANC) Vytjie Mentor a déclaré que les Guptas lui avaient proposé le poste de ministre des entreprises publiques en 2010 si elle pouvait faire en sorte que South African Airways abandonne sa liaison avec l’Inde et permette à des compagnies aériennes liées aux Guptas de l’emprunter à sa place. Ils ont été convoqués en 2017 au sujet du projet agricole de Vrede, dans le cadre duquel une série de courriels piratés reliait les Gupta à des fonds publics acheminés sur le compte d’Atul Gupta.
Les frères Gupta ont été convoqués par des procureurs sud-africains après avoir été, semble-t-il, au centre d’un réseau de corruption pendant l’administration de Zuma. Interpol a émis une alerte rouge à l’encontre de deux des frères, Rajesh et Atul, ainsi que de leurs épouses, selon l’enquêteur principal, Hermione Cronje.
Pourquoi les Gupta veulent-ils l’asile au Cameroun et qu’est-ce que cela signifie pour le Cameroun ?
Le 7 juin 2022, le gouvernement sud-africain a déclaré que les autorités chargées de l’application de la loi aux Émirats arabes unis (EAU) avaient arrêté Rajesh Gupta et Atul Gupta et que leurs avoirs en Afrique du Sud avaient été bloqués par les tribunaux sud-africains.
Ils ont été déclarés fugitifs par les autorités sud-africaines pour ne pas s’être rendus aux autorités.
Ils risquent des peines de prison de longue durée en Afrique du Sud, ce qui explique pourquoi ils fuient les autorités sud-africaines et demandent l’asile au Cameroun et en République centrafricaine (RCA). Selon les médias, les gouvernements du Cameroun et de la République centrafricaine examinent les demandes d’asile des Gupta.
On ne sait pas exactement pourquoi ils ont choisi ces deux pays pour obtenir l’asile, mais le Cameroun ne fait pas bonne figure et on ne sait pas si la visite du ministre sud-africain des relations internationales au Cameroun, qui a débuté hier, a un rapport avec le choix du Cameroun comme lieu sûr par les Guptas.
