La plus grande économie et la plus grande population d’Afrique, le Nigeria, élira un nouveau président ce samedi 25 février 2023.
La Commission électorale nationale indépendante (INEC) du pays a déclaré jeudi 23 février 2023 qu’un total de 87 209 007 millions de personnes avaient retiré leur carte d’électeur (PVC), l’État de Lagos ayant recueilli plus de 6 millions de cartes d’électeur, suivi de Kano et Kaduna.
Le président de l’INEC, Mahmood Yakubu, a déclaré que seulement 6,7 % des électeurs inscrits n’ont pas retiré leur carte d’électeur, soit un total de 6 259 229 sur 93 469 008.
Les principaux candidats au scrutin de février sont Peter Obi, du parti travailliste, Tinubu Asiwaju, de l’APC au pouvoir, et l’ancien vice-président Atiku Abubakar.
Le nouveau dirigeant nigérian devra non seulement relancer une économie en déclin, avec la pénurie de la monnaie légale du pays (les billets de Naira) et la pénurie de carburant, mais aussi enquêter sur les cas de corruption et de népotisme qui s’insinueraient dans les secteurs gouvernementaux.
Outre les questions internes, le nouveau président nigérian devra également se pencher sur la politique étrangère.
Les séparatistes du sud du Cameroun, dont les leaders ont été arrêtés au Nigéria le 5 janvier 2018 et rapatriés au Cameroun, retiennent leur souffle pour voir si le nouveau président pourrait rouvrir le dossier de ce qui est devenu, le » Nera 10. »
Le vendredi 1er mars 2019, la Haute Cour fédérale du Nigeria a statué en faveur des dirigeants de l’Ambazonie enlevés Paul Biya s’empresse d’envoyer un message de félicitations à Buhari après l’ordonnance de la Cour fédérale sur les dirigeants de l’Ambazonie – Cameroon News Agency.
Mais le gouvernement nigérian n’a jamais manifesté l’intention de revenir sur l’affaire des « Nera 10 », même s’ils ont été condamnés à la prison à vie au Cameroun.
Les enjeux ne sont peut-être pas élevés, mais que se passera-t-il si Atiku prend le pouvoir ? Le chef des séparatistes en prison, Sisiku Julius Ayuktabe, enseignait dans l’université d’Atiku au Nigeria avant son arrestation. Le lien entre les deux hommes pourrait signifier qu’une présidence d’Atiku pourrait accélérer le dossier.
Face à l’agitation dans le Sud-Est, une présidence de Peter Obi pourrait ne pas signifier grand-chose pour les séparatistes au Cameroun, car l’attention nationale et internationale sur Obi serait de voir comment il va gérer l’agenda séparatiste pendant sa présidence.
Une présidence de Tinubu pourrait ne rien signifier pour les séparatistes car il s’agit d’une personnalité axée sur l’économie qui pourrait ne pas être trop intéressée à dépoussiérer les dossiers de 2018.
Quoi qu’il en soit et quelle que soit la personne qui prendra le pouvoir au Nigéria après le 25 février 2023, ce sera un nouveau départ et on ne peut pas conjecturer ce qui pourrait être réservé pour l’avenir car comme on dit, les gens changent.
CNA