Pour la première fois depuis son arrestation et sa déportation du Gabon vers le Cameroun, le militant politique Ramon Cotta, de son vrai nom Steeve Akam, a pu échanger avec ses avocats.
Ce développement marque un tournant important dans l’affaire de ce militant, connu pour ses opinions politiques largement diffusées sur les réseaux sociaux.
Le mardi 20 août, Maître Hypolite Meli, l’un de ses avocats, a révélé qu’il avait enfin pu accéder à son client, détenu jusqu’ici au secret, grâce à l’autorisation du Procureur du Tribunal Militaire de Yaoundé. « Nous avons pu échanger avec lui pendant deux heures dans la cellule de sécurité du Tribunal Militaire de Yaoundé avec la permission du procureur », a-t-il précisé.
Maître Hypolite Meli a décrit Ramon Cotta comme étant en mauvais état de santé, présentant des signes de torture et de troubles visuels, avec le côté gauche de son corps presque paralysé. Selon l’avocat, le militant est détenu dans une cellule sombre et nécessite d’urgence des soins médicaux.
Au moment de son arrestation, Cotta était en possession d’un téléphone portable, d’un portefeuille contenant 27 000 FCFA et de quelques documents. « Son téléphone est actuellement sous investigation, et sa carte de résident a été confisquée par la DGRE (Direction Générale de la Recherche Extérieure), ainsi que les 27 000 FCFA qu’il avait sur lui au moment de son arrestation devant son magasin », a ajouté Maître Hypolite.
Le statut de Ramon Cotta reste incertain, bien que les autorités enquêtent sur cinq chefs d’accusation, dont l’acte de terrorisme, l’insurrection, le financement du terrorisme, le trafic d’armes, et l’outrage au Chef de l’État et aux membres du gouvernement.
Cette première rencontre entre Ramon Cotta et ses avocats ouvre la voie à des démarches juridiques en vue de clarifier sa situation et de veiller à ce que ses droits soient respectés, dans un contexte où les allégations de mauvais traitements sont prises très au sérieux.
