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Le Cameroun signe un accord stratégique pour l’exploitation industrielle de l’or à Mborguene

Dans le cadre de sa transition d’un potentiel minier à un pays producteur, le gouvernement a engagé une démarche stratégique visant à industrialiser l’exploitation aurifère dans la région de l’Est.

Le gouvernement, par l’intermédiaire du ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, a pris une décision audacieuse et a conclu un accord important avec la société minière camerounaise CAMINCO S.A. ce week-end.

L’accord visant à dynamiser l’exploitation industrielle de l’or sur une superficie de 500 km² à Mborguene, dans le département du Lom et Djerem, dans la région de l’Est, a été signé à Yaoundé vendredi dernier.

Le ministre par intérim des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, le professeur Fuh Calistus Gentry, a signé l’accord au nom de l’État, tandis que le directeur général de CAMINCO S.A., Roger Bogne, a paraphé l’accord au nom de la société minière.

La cérémonie de signature s’est déroulée en présence des responsables du partenaire technique et financier de CAMINCO, la société Shandong Gold Group International Mining Development, ainsi que des représentants des administrations et autorités sectorielles de la région.

Le gisement, estimé à 5 millions de tonnes de minerai, d’une teneur de 1,89 gramme par tonne, est situé entre les subdivisions de Bétaré-Oya et de Garoua-Boulaï.

Lors de la cérémonie de signature, il a été révélé que la quantité d’or à extraire sera de 7 555 kilogrammes, exploitables à ciel ouvert sur une période de 10 ans, avec une production de 1 230 kilogrammes d’or pendant les trois premières années, et de 552 kilogrammes d’or à partir de la quatrième année.

Dans son discours, le ministre des Mines a déclaré que l’objectif de la convention minière était de préciser les droits et obligations de CAMINCO et du gouvernement, représenté par le ministère des Mines, dans le cadre de l’exploitation de la mine d’or de Mborguene.

Il a indiqué qu’avant l’octroi du permis d’exploitation, il était important de définir clairement les responsabilités de chaque partie, telles que définies dans la convention.

Selon le ministre, le minerai sera traité par lixiviation agitée, et l’ensemble du processus se déroulera en milieu clos, permettant le recyclage et la réutilisation des réactifs chimiques.

Par ailleurs, il a indiqué que l’entreprise contractante avait obtenu un certificat de conformité environnementale auprès du ministère de l’Environnement, avant de déposer une demande de permis d’exploitation aurifère auprès de son ministère.

Il a également précisé que la convention signée couvre la construction d’une mine et d’autres installations minières connexes destinées à être utilisées pendant la phase d’exploitation proprement dite, ainsi que le développement d’une unité de traitement de l’or en milieu clos.

Retombées économiques du projet

Selon le membre du gouvernement, le projet d’exploitation aurifère de Mborguene présente de nombreux avantages économiques pour l’État et la communauté locale.

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Il a indiqué qu’outre les 10 % de parts gratuites de l’État, un mécanisme de partage de la production a été mis en place pour l’attribution de 13 % de l’or produit par CAMINCO, dont 3 % pour l’État, 1 % pour la Société nationale des mines (SONAMINES), 4 % pour les actionnaires locaux et 5 % pour la taxe ad valorem.

« Cette réalisation sans précédent positionne le Cameroun comme un exemple en Afrique et dans le monde, faisant de lui un pionnier en termes de niveau de partage de la production atteint… cette proposition garantit à l’État des revenus directs et immédiats dès la première année de production commerciale, en attendant le retour sur investissement de l’opérateur, qui peut prendre plusieurs années, et le partage ultérieur des dividendes à verser à l’État », a-t-il déclaré.

Il a également indiqué que le projet générerait d’autres retombées financières annuelles, notamment : une taxe ad valorem de 5 % de la valeur marchande ; un Fonds de développement du secteur minier de 0,5 % de la valeur de la production annuelle brute ; un compte spécial pour le développement des capacités locales de 0,7 % du chiffre d’affaires total hors taxes de CAMINCO ; une redevance de concession de l’État de 75 000 FCFA/km²/an ; et une taxe à l’exportation de 5 %.

La convention est conforme aux législations nationales existantes

Le professeur Fuh Calistus a également assuré que la convention initiée par CAMINCO a été examinée et validée par l’autorité la plus éminente, conformément à l’article 40 du Code minier, qui définit le contenu de la Convention minière.

Ayant été soumise à la législation et à la réglementation sectorielles, la convention s’inspirerait également des règles de bonnes pratiques internationales applicables aux industries extractives en général, et aux contrats d’extraction en particulier.

« Elle est donc conforme à la législation en vigueur et s’inscrit pleinement dans la politique du Cameroun visant à renforcer ses réserves d’or monétaire », a assuré le ministre.

Conformément au Code minier, qui exige la transformation locale d’au moins 15 % de la matière première extraite, CAMINCO devrait installer et développer des ateliers de fabrication de produits aurifères.

« Le traitement des graviers minéralisés en milieu fermé permettra non seulement d’accroître les rendements en métaux et les recettes publiques, mais aussi de limiter les risques de rejet d’effluents dans l’environnement », a-t-il ajouté.

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Tout en appelant CAMINCO à respecter scrupuleusement les dispositions de l’accord, le ministre a exhorté toutes les parties prenantes à jouer leur rôle pour assurer la réussite du projet, dont les retombées contribueront significativement à la création d’emplois, à l’augmentation du produit intérieur brut et à la dynamisation du budget de l’Etat en vue de la réalisation de la vision d’émergence du Chef de l’Etat.

Entrée en scène du directeur général de CAMINCO

S’adressant à la presse à l’issue de la cérémonie de signature, le directeur général de CAMINCO, Roger Bogne, a assuré que le projet offrirait des avantages socio-économiques au Cameroun et aux populations locales et autochtones de la région de l’Est.

Il a indiqué que le projet créerait non seulement plus de 185 emplois directs et plusieurs emplois indirects, mais contribuerait également de manière significative à l’économie nationale dès la première année de production.

« En ce qui concerne les emplois, il y aura plus de 1 000 emplois directs ou indirects pour la population locale. Nous n’embaucherons que ceux qui en ont les compétences, mais nous nous efforcerons de garantir l’inclusion de la population locale », a déclaré M. Bogne.

« Nous allons exploiter un peu plus d’une demi-tonne par an pendant dix ans. Nous travaillerons dur pour augmenter les réserves et atteindre le régime minier industriel », a ajouté le patron de CAMINCO, avant de s’engager à respecter scrupuleusement les lois et le Code minier du pays.

« Nous encouragerons les habitants à continuer de produire pour se nourrir, car le marché existe et nous souhaitons renforcer notre engagement social, conformément à la volonté du gouvernement. Nous voulons contribuer à une meilleure organisation du territoire autour des mines », a-t-il assuré.

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