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Le Cameroun atteindra des pics de coupures jusqu’à fin mars 2023

Le service de l’électricité est catastrophique ces dernières semaines sur le réseau interconnecté Sud (Ris), qui alimentent les régions du Centre, de l’Ouest, du Nord-Ouest, du Sud, du Littoral, du Sud-Ouest, mais aussi de l’Est depuis novembre 2022 avec le raccordement des villes d’Abong-Mbang et Doume au poste de transformation d’Ahala, via des lignes haute tension de 225 kilovolts.

Les délestages ont atteint un pic depuis le mardi 31 janvier, avec des coupures qui touchent, par exemple, les ¾ de la ville de Yaoundé entre 19h et minuit chaque jour. Dans un communiqué daté du 25 janvier, l’énergéticien Eneo signale des contraintes dans le système électrique, suite à la baisse de l’hydrologie sur le fleuve Ntem ayant entraîné une baisse de production du barrage hydroélectrique de Memve’ele (Sud). D’après le distributeur, cette situation qui va s’accompagner d’un rationnement de l’électricité sur l’ensemble du Ris va persister jusqu’à fin mars 2023, selon la date indicative donnée par Electricity Development Corporation (EDC).

Le débit du fleuve Ntem est au plus bas du fait de l’étiage, cette infrastructure ne bénéficiant pas d’un barrage de retenue d’eau en amont, comme les ouvrages existants sur le fleuve Sanaga, notamment Song-Loulou et Edéa, qui se trouvent tous en aval de la retenue d’eau de Lom-Pangar (Est). Depuis janvier, le déficit journalier dans le réseau interconnecté Sud (Ris) atteint jusqu’à 150 MW en journée et 75 MW la nuit, contre 100 MW en temps normal en journée.

« L’autre raison de l’accentuation de la crise c’est que le distributeur Eneo ne démarre pas toutes les centrales thermiques, faute d’une trésorerie suffisante », explique une source proche du dossier. En 2019, le fonctionnement de centrales thermiques a coûté 52 milliards Fcfa représentants les dépenses en gasoil, coûts de maintenance non inclus.

Dans les faits, déficit de 150 Mw signifie que ce n’est pas seulement un problème de baisse de l’hydrologie dans le bassin du Ntem, comme a semblé l’indiquer Eneo dans le communiqué cité supra. Il s’agit d’une conjonction de facteurs qui auraient moins de conséquences si les solutions alternatives (pourtant existantes) étaient actionnées, conformément au cahier de charges du distributeur en période d’étiage.

Surchauffe

Un expert explique, en effet, que la centrale thermique de la Dibamba, d’une capacité installée de 86 MW, permettrait à elle seule de combler le gap créé par la sécheresse à Memve’ele si elle tourne à plein régime. Mais, Eneo, pour des raisons financières, n’ose pas envisager cette solution.

Autre raison qui justifie cette crise énergétique plus en prononcée en ce début d’année, l’un des 8 groupes de la centrale hydroélectrique de Song-Loulou, le plus gros ouvrage énergétique jusque-là en service au Cameroun avec une capacité d’environ 400 Mw, a des problèmes de surchauffe. Or, le fait qu’un seul groupe de ce barrage soit hors service entraîne automatiquement un déficit de production entre 50 et 60 MW.

Eco Matin

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