fbpx

Cameroun Actuel

La visite de Tebboune en France reportée, Alger mène la danse

Alors que le président algérien Abdelmadjid Tebboune devait se rendre en visite officielle en France les 2 et 3 mai 2023, ce voyage a été reporté à une date ultérieure.

La visite devait avoir lieu dans moins de deux semaines. Les 2 et 3 mai prochains, le président algérien Abdelmadjid Tebboune devait se rendre à Paris, quelques mois après que la France et l’Algérie avait retrouvé des relations presque normales. Ces derniers mois, les rencontres se sont multipliées entre officiels français et algériens. Mais un coup de fil a tout changé : ce lundi, Ahmed Attaf, le ministre algérien des Affaires étrangères, a appelé son homologue française Catherine Colonna pour la prévenir que les conditions n’étaient pas réunies pour que Tebboune se rende à Paris. La visite officielle du président algérien a donc été reportée sin die au mois de juin.

La mission est en tout cas délicate pour Ahmed Attaf. Tout juste nommé ministre des Affaires étrangères à la place de Ramtane Lamamra, le nouveau chef de la diplomatie n’a eu qu’un mois pour prendre sa vitesse de croisière. Car le dossier Alger-Paris est l’un des plus chauds du moment. Attaf a indiqué à Catherine Colonna qu’il n’y aurait pas suffisamment d’annonces à faire, concernant notamment les accords entre Paris et Alger, pour le président algérien et que la visite ne pouvait donc avoir lieu début mai.

Rien n’avance

Selon la presse, le sujet principal de désaccord entre les deux pays est la décontamination des anciens sites nucléaires français, dans le sud de l’Algérie. Autre sujet de taille : la restitution des archives coloniales et liées à la Guerre d’Algérie. Or, la France n’aurait pas encore donné de garanties sur ces deux sujets à Alger. Cela devrait être l’histoire de quelques jours, pour régler cela, mais Emmanuel Macron n’a plus de place dans son agenda avant le mois de juin.

Paris a donc dû annuler les festivités prévues pour Tebboune, notamment la parade aux Invalides ou encore la visite de la très stratégique Grande mosquée de Paris. Mais dans ce dossier, on voit qu’Alger a pris la main et que Paris doit subir. La faute notamment à la situation : la France doit soigner Alger, alors qu’elle a des besoins énergétiques de plus en plus importants et que la guerre en Ukraine ne prend pas fin. Mais aussi, depuis l’affaire Bouraoui, Paris doit prendre des pincettes.

L’Élysée a donc accédé à la demande algérienne, malgré quelques hésitations. Il se dit d’ailleurs dans les coulisses diplomatiques que même au mois de juin, la visite pourrait ne pas avoir lieu. Il faut, dit-on de source proche de la présidence française, accélérer la mise en place des dossiers bilatéraux. Surtout, il faut faire le point sur les dernières crises qui ont opposé les deux pays.

Dernière difficulté : la situation en France. Emmanuel Macron a fait passer une réforme très contestée sur les retraites. Les mouvements de protestation s’enchaînent et la situation est de plus en plus chaotique en France. Alors que le roi Charles III a un temps envisagé de maintenir sa visite en France avant de l’annuler, Tebboune semble ne pas vouloir se rendre dans un pays au climat social délétère. Les temps changent…

Le Journal de l’Afrique

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dernières nouvelles

Suivez-nous !

Lire aussi