La Turquie a annoncé vendredi qu’elle allait ratifier la demande d’adhésion de la Finlande à l’OTAN, éliminant un obstacle important à la candidature de la nation nordique à rejoindre l’alliance, mais laissant la Suède voisine sur la touche pour l’instant.
« Nous avons décidé de lancer le processus de ratification dans notre Parlement pour l’adhésion de la Finlande », a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d’une conférence de presse, disant qu’il espérait que le vote aurait lieu avant les élections de la mi-mai.
L’annonce est intervenue alors que le président finlandais, Sauli Niinisto, rencontrait à Ankara M. Erdogan. Les dirigeants avaient tous deux télégraphié que l’annonce était imminente, M. Erdogan déclarant cette semaine que la Turquie « tiendrait notre promesse ».
Pour la Finlande, rejoindre l’OTAN après des décennies de non-alignement militaire serait un changement majeur dans l’équilibre des pouvoirs dans la région entre l’alliance militaire occidentale et la Russie. Cela représente une défaite diplomatique et stratégique importante pour Moscou et le président russe Vladimir V. Poutine.
M. Poutine a clairement indiqué avant d’envahir l’Ukraine l’année dernière que son intention était de bloquer l’expansion de l’OTAN. Mais son invasion a plutôt convaincu les dirigeants finlandais et suédois qu’il n’y avait pas de véritable garantie de sécurité pour eux en dehors de l’alliance.
La Finlande a une frontière de 830 miles avec la Russie, la plus longue d’Europe, et une longue histoire de résistance à l’hégémonie de Moscou. Favorisant l’autonomie, la Finlande n’a pas réduit son armée après l’effondrement de l’Union soviétique, et il y a 10 mois, elle a entraîné une Suède plus réticente à postuler pour rejoindre l’OTAN.
Mais M. Erdogan les a bloqués, affirmant que la Suède est devenue un refuge pour les séparatistes kurdes et autres dissidents qu’il considère comme des terroristes. Jusqu’à présent, les efforts de Stockholm pour le satisfaire, y compris une nouvelle loi sur le terrorisme, ont échoué.
Le président turc a demandé par intermittence l’extradition de plus de 120 personnes actuellement en Suède, comme il l’a encore fait vendredi. Les pourparlers se poursuivront probablement dans l’espoir que la Turquie approuvera finalement la demande d’adhésion de la Suède après les élections turques de mai, mais avant le sommet de l’OTAN en Lituanie à la mi-juillet.
La décision de M. Erdogan ouvre la voie au Parlement turc pour ratifier l’adhésion de la Finlande à l’alliance, qui nécessite l’approbation unanime des 30 nations du bloc. La Hongrie est le seul autre pays dont le Parlement n’a pas ratifié les candidatures de la Finlande ou de la Suède. Son chef, le Premier ministre Viktor Orban, a hésité sur la date du vote du Parlement hongrois, bien qu’il insiste sur le fait…
