La Sosucam, la compagnie sucrière du Cameroun, a augmenté les salaires de ses travailleurs de 1 000 F CFA après près de deux semaines de protestations.
Déclenchée le 26 janvier, la grève violente a paralysé les activités du groupe entraînant des pertes estimées à près de 3 milliards de F CFA.
Les troubles ont entraîné un mort, 11 blessés et la destruction de plus de 150 hectares de champs de canne à sucre, les travailleurs exprimant leurs inquiétudes concernant les retards de paiement des salaires et les changements de méthodes de paiement.
La direction de la Sosucam a tenu une réunion avec les représentants du personnel et les dirigeants syndicaux le 7 février pour aborder les tensions internes.
Plusieurs résolutions ont été adoptées, notamment une augmentation du salaire de base de 56 000 FCFA à 57 000 FCFA pour les ouvriers coupeurs agricoles classés en catégorie 2A, comme indiqué dans une note d’information de l’entreprise.
En outre, l’indemnité de terre a été augmentée de 150 FCFA, la faisant passer de 600 FCFA à 750 FCFA par mois. L’indemnité mensuelle de santé des saisonniers a également été augmentée de 3 000 FCFA à 3 500 FCFA.
Sosucam a également décidé de revenir à son système de paie classique, à savoir que les salaires seront payés le 5 du mois suivant et l’avance le 20 de chaque mois à partir de ce mois de février.
Des recommandations strictes concernant le respect de ces délais, l’amélioration des conditions d’accueil des travailleurs et l’installation de guichets de paiement ont également été énumérées. L’entreprise s’est engagée à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger ses employés et rétablir une situation stable afin d’assurer une reprise en douceur des activités le 8 février.
L’entreprise, détenue en majorité par le groupe français Somdiaa, a fait l’objet d’une condamnation générale des méthodes répressives utilisées contre ses travailleurs en grève.
Dans une lettre adressée à la Commission européenne, la députée européenne Marina Mesure a exprimé son indignation face au traitement réservé aux employés. Elle a souligné que les mesures prises constituaient une violation flagrante des droits fondamentaux des travailleurs, notamment la liberté d’association.
Maurice Kamto, chef de file de l’opposition au sein du parti politique MRC, a également condamné dans un communiqué les méthodes répressives de l’entreprise : « Un dialogue respectueux avec les travailleurs aurait suffi à détendre l’atmosphère dans une entreprise », a-t-il écrit.
« Les patrons qui aiment leur entreprise et respectent leur personnel, sans qui les actionnaires ne pourraient pas récolter les fruits de leurs investissements, ne font pas appel aux forces de l’ordre en armes contre leurs salariés », a ajouté M. Kamto.
- 231 Camerounais expulsés de Guinée équatoriale - 22 avril 2025
- Grève des enseignants : le mouvement « École morte » relancé - 22 avril 2025
- Akere Muna promet un mandat unique de 5 ans pour réformer le Cameroun - 22 avril 2025