Dans un développement récent, la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH), compagnie pétrolière nationale du Cameroun, fait face à des accusations de mauvaise gestion et de dissimulation potentielle du scandale de corruption impliquant Glencore. Ce scandale, qualifié par le lanceur d’alerte et avocat Me Akere Muna comme l’un des plus grands du siècle, a vu le négociant mondial de matières premières, Glencore, être mêlé à de graves allégations de corruption.
Il y a deux ans, lorsque le scandale de corruption a éclaté, la SNH avait affirmé que de tels actes ne pouvaient pas se produire en raison de leurs strictes réglementations internes. Cependant, des révélations récentes du Royaume-Uni, où les noms d’anciens employés de Glencore poursuivis ont été dévoilés, ont entraîné un changement surprenant dans la position de la SNH, selon l’ancien président du Barreau du Cameroun.
D’après un récent communiqué de la SNH, une plainte liée à l’affaire Glencore a été déposée devant un tribunal camerounais en septembre 2023. Cela survient après les divulgations du Royaume-Uni, soulevant des questions sur la raison pour laquelle la SNH ne traite ce problème que maintenant, surtout après une réunion du conseil d’administration où l’accent a été mis uniquement sur l’affaire SAVANA, sans mentionner Glencore.
Pour compliquer davantage les choses, des documents relatifs aux transactions de Glencore ont été transférés de la SONARA (raffinerie de pétrole du Cameroun) à la Présidence. Ce transfert a suscité des inquiétudes quant à la transparence de l’enquête et à la gestion des preuves cruciales.
Me Akere Muna s’interroge sur la raison pour laquelle le pétrole brut camerounais a été vendu à un prix inférieur de 30% au prix du marché et pourquoi certaines transactions impliquaient des réductions encore plus importantes. Notamment, du pétrole a été vendu à Vittol, une entreprise faisant face à des accusations de corruption en Amérique latine, avec un rabais de 70%.
Au milieu de ces préoccupations, l’accord de plaidoyer entre Glencore et le ministère américain de la Justice oblige l’entreprise à coopérer pleinement avec les autorités camerounaises d’enquête.
L’avocat a également appelé la SNH à suspendre toutes les transactions avec Glencore, à exiger la divulgation complète de tout complice camerounais et à prendre des mesures concrètes au niveau local pour résoudre ce problème.
Le manque d’action et de transparence de la part de la SNH a alimenté les accusations de dissimulation et d’incapacité à traiter la corruption au sein du Cameroun. Beaucoup estiment que les autorités locales doivent prendre des mesures décisives pour découvrir la vérité et tenir les responsables pour compte. Alors que l’enquête se poursuit, le public reste optimiste que justice sera rendue et que la vérité derrière ces transactions scandaleuses sera révélée.
