MOSCOU – C’était probablement la célébration la plus publique de la guerre et de la violence que la Russie ait organisée depuis son invasion à grande échelle de l’Ukraine il y a un an. Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans le plus grand stade de Russie pour un événement intitulé « Gloire aux défenseurs de la patrie ».
Officiellement, l’événement devait coïncider avec une fête russe en l’honneur des anciens combattants, mais le rassemblement a eu lieu deux jours avant l’anniversaire de l’invasion et un jour après que le président Vladimir V. Poutine a prononcé un discours de 100 minutes pour défendre la guerre. Sa fonction première semblait être de montrer que le peuple russe soutient la guerre, l’armée et peut-être le plus important, le président.
Aleksandr, 47 ans, un avocat de Moscou qui a refusé de donner son nom de famille, agitait un drapeau haut dans les gradins tandis qu’un artiste frappait sur les territoires ukrainiens que la Russie a illégalement annexés. « Je l’aime! » il a dit. Il a ajouté qu’il était entièrement derrière l’invasion. « Je ne comprends pas comment je peux ne pas le soutenir. »
L’événement hautement chorégraphié, auquel certains Russes ont assisté depuis des villes situées à huit heures de route de Moscou, semblait également être une reconnaissance claire que la guerre ferait partie de la société russe pendant longtemps.
Même si M. Poutine continue de s’abstenir d’utiliser le terme guerre, le spectacle de mercredi a idéalisé le militarisme et mis la destruction au premier plan. Pendant que les artistes chantaient, leurs visages et leurs performances n’étaient pas diffusés sur les écrans du stade. Les spectateurs ont plutôt vu des vidéos de soldats se battant, tirant à l’arme lourde et des images de bâtiments détruits.
Le concert, qui s’est tenu dans un stade en plein air par un temps glacial de 7 degrés, a présenté de nouveaux visages ainsi que des musiciens pro-Kremlin bien connus. Certains ont interprété des chansons composées depuis le début de l’invasion. Le premier lieutenant Nikolai Romanenko, qui s’est produit en uniforme, a fait un rap «remixer» d’une chanson populaire de la Seconde Guerre mondiale « Katyusha. «
Ses paroles contemporaines comprenaient les lignes: « Je sais que nous allons certainement gagner / Et je n’ai pas peur de me tacher les mains de sang jusqu’au coude / C’est une guerre, et nous ne l’avons pas commencée / Mais nous finirons / Quand? Je ne suis pas encore sûr. »
D’autres chansons se sont également concentrées sur la guerre actuelle, notamment une ballade sur les « démons d’Azovstal » – une référence à une aciérie à Marioupol où les Ukrainiens ont pris une position condamnée l’été dernier – et un rap sur quatre territoires ukrainiens que M. Poutine a annoncé qu’il annexait illégalement l’année dernière –…
