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La reine Elizabeth II et l’Afrique, toute une histoire

Ce jeudi, la reine Elizabeth II est décédée. Pendant plusieurs décennies, la reine du Royaume-Uni et du Commonwealth a tissé des liens forts avec l’Afrique.

Le 6 février 1952, Elizabeth Alexandra Mary n’est « que » princesse. Elle connaît bien l’Afrique, continent sur lequel elle voyage depuis février 1947. Son premier séjour africain se déroule en Rhodésie et en Afrique du Sud

Mais en 1952, elle se trouve alors au Kenya. C’est dans cette colonie britannique qu’elle apprendra le décès de son père, le lendemain de la mort de George VI. Son mari, le prince Philip, est alors dans les jardins du luxueux hôtel de Treetops. Il annonce à son épouse qu’elle est désormais reine d’Angleterre, mais aussi — et cela prend tout son sens au Kenya — du Commonwealth.

Il faudra attendre deux ans, et le mois d’avril 1954, pour qu’Elizabeth II, intronisée reine, se rende à nouveau en Afrique. C’est en Libye que la reine fera son premier voyage officiel, pour y rencontrer le roi Idris.

À la fin des années 1950 et au début des années 1960, les Indépendances agitent l’Afrique. Quatre ans après que le Ghana est devenu indépendant, Elizabeth II se rend sur place, pour ce qui restera comme sa première visite d’État post-Indépendances. Là-bas, elle rencontrera le président Kwame Nkrumah.

Condamnation de l’apartheid sud-africain

Après un voyage mémorable en Zambie, pour le 5e sommet des chefs de gouvernement du Commonwealth, où l’apartheid sud-africain est vigoureusement condamné, en 1979, elle ne remettra les pieds en Afrique du Sud qu’en 1995. Le pays en a alors terminé avec la ségrégation et Mandela a pris le pouvoir.

Devant le président sud-africain, elle prononcera un discours à Port Elizabeth, plein d’optimisme, pour inciter la jeunesse sud-africaine à reconstruire sa nation. Bien loin du soutien de son père au régime afrikaner. Et malgré des accusations de racisme après la découverte de documents interdisant aux « immigrés de couleur et aux étrangers » d’occuper des postes administratifs au Palais dans les années 1960.

L’Afrique et Elizabeth II, c’est donc une histoire d’amour, mais également d’intérêts. Car si elle a noué des relations parfois étroites avec les chefs d’État africains, c’est aussi pour une raison géopolitique évident. Au début des années 1960, elle veut réduire l’influence de l’Union soviétique en Afrique. En pleine Guerre froide, elle tente alors plusieurs dirigeants de s’allier avec Moscou, à l’instar du président du Ghana Kwame Nkrumah. Ce dernier voulait quitter le Commonwealth.

Amin Dada et les joutes verbales

Le décès de la reine d’Angleterre tombe en tout cas à un moment symbolique pour l’Afrique. Car le Commonwealth s’est, ces dernières années, élargi avec l’arrivée notamment du Rwanda, mais aussi plus récemment du Gabon et du Togo, deux anciennes colonies françaises qui ont émis le souhait de se tourner vers l’ex-puissance britannique.

Enfin, que serait l’histoire d’Elizabeth II si l’on n’évoquait pas ses relations tendues avec Amin Dada ? L’autoproclamé « Roi d’Écosse » et « Conquérant de l’Empire britannique » aimait titiller la reine. Le dictateur, fasciné par le Royaume-Uni et par Elizabeth II, avait invité cette dernière en Ouganda pour lui permettre de « rencontrer un vrai homme ».

Avant de vanter les « mouvements révolutionnaires qui combattent (son) oppression impérialiste ». En 1973, Amin Dada avait même proposé d’organiser une conférence de paix sur l’Irlande… à Kampala. Puis avait proposé à la reine de l’argent pour lui permettre de « sauver sa couronne ».

Le Journal de l’Afrique

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