Une tension diplomatique monte entre le Cameroun et la France après un incident survenu lors de la couverture par TV5 Monde des rencontres de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023. Lors du compte rendu du match Gambie-Cameroun, la chaîne de télévision a utilisé le drapeau de l’Ambazonie pour représenter le Cameroun, déclenchant une réaction immédiate des autorités camerounaises.
L’Ambazonie est la République que souhaitent créer les séparatistes anglophones qui mènent des actions contre l’armée camerounaise depuis 2017 dans les zones anglophones du pays. Cette utilisation du drapeau sécessionniste a été interprétée comme une provocation majeure par le gouvernement camerounais.
Réagissant à l’incident, l’ambassade du Cameroun en France a contacté le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères le 24 janvier 2024 pour dénoncer la représentation du Cameroun par « la bannière d’un groupe terroriste et sécessionniste ». Le Conseil national de la communication (CNC), le régulateur des médias au Cameroun, a également demandé des explications à TV5 Monde.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux Camerounais ont exprimé leur mécontentement, exigeant des excuses et qualifiant l’incident de « provocation de la France ». Face à cette réaction, TV5 Monde a rapidement présenté ses excuses dans un communiqué publié le même jour. La chaîne a qualifié l’incident de « méprise » et a promis de respecter scrupuleusement l’utilisation du drapeau officiel du Cameroun, le vert-rouge-jaune frappé d’une étoile d’or.
Malgré ces excuses, le ministre camerounais de la Communication, René Emmanuel Sadi, a publié un communiqué condamnant fermement cette erreur. « Le gouvernement de la République exige une rectification sans délai de ce fâcheux impair qui porte préjudice à l’honneur et à la souveraineté de la République du Cameroun », a déclaré le ministre, soulignant l’importance de corriger rapidement cette situation préjudiciable. La situation reste tendue, et il reviendra aux autorités françaises et à TV5 Monde de prendre des mesures supplémentaires pour apaiser les tensions diplomatiques avec le Cameroun.
