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Hygiène buco dentaire: plus de 96% des camerounais atteints de la carie

Ce chiffre a été relevé par le Président de l’Association nationale des chirurgiens-dentistes du Cameroun (Ancdc), le Dr. Salomon Zing. Enquête.

Audrey Monkam a le visage fermé, le regard hagard à l’évocation du mal de dents dont elle souffre depuis une dizaine d’années déjà. C’est que, ce souvenir l’incommode. Ce d’autant plus qu’elle en garde des séquelles d’une crise en 2019, qui a failli lui coûter la vie.

En effet, internée pendant environ deux mois à la suite du diagnostic d’une infection dentaire au Cabinet dentaire la cathédrale réputé pour le traitement des douleurs bucco-dentaires, elle y a subi une opération. A l’évocation de ce triste souvenir, elle devient agitée.

Ce d’autant plus qu’elle a perdu l’usage parfaite de sa mâchoire après un séjour dans ce cabinet, et qu’à ce jour, elle a déjà arraché plusieurs autres dents et fait plomber deux.

« La dernière crise remonte à deux mois à peine. Les dents plombées n’avaient plus de plomb et il fallait seulement arracher, parce que c’était tellement douloureux », confie-t-elle, un tant soit peu replongée dans le souvenir de cette douleur.

Le temps de reprendre sa respiration, elle poursuit que : << c’est une douleur qui peut vous rendre fou Audrey Monkam a fini par avoir recours au plombage de la dent en question ».

D’après le Dr. Chantal Tankoua-Sunou, chirurgien-dentiste, et présidente de l’Ordre national des chirurgiens-dentistes du Cameroun, la carie dentaire est une maladie infectieuse évolutive, qui se traduit par une destruction progressive de la dent par des bactéries.

L’émail de la dent est le premier touché. Une cavité se forme dans la dent puis la carie se propage en profondeur. Si la carie n’est pas soignée, la cavité s’agrandit et la carie peut atteindre la dentine (couche sous l’émail).

Des douleurs commencent à se faire sentir, notamment avec le chaud, le froid ou le sucré. Lorsque la carie atteint la pulpe de la dent, on parle alors de rage de dents. Enfin, un abcès dentaire peut apparaître lorsque les bactéries attaquent le ligament, l’os ou la gencive.

Tabagisme

A terme, la carie peut entraîner le déchaussement de la dent ou cassure. Et parmi les facteurs de risques d’affection, figurent une mauvaise alimentation, le tabagisme, l’usage nocif de l’alcool et une hygiène insuffisante de la bouche, sans oublier les déterminants sociaux.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), 96,6% de camerounais sont atteints des caries dentaires. Ce chiffre a été relevé par le Dr. Salomon Zing, chirurgien-dentiste, par ailleurs président de l’Association nationale des chirurgiens-dentistes du Cameroun (Ancdc).

Selon lui, les affections bucco-dentaires chez les enfants et les adultes sont plus répandues dans les groupes de population démunies et défavorisées. Selon l’Association des chirurgiens- dehffstes du Cameroun, •• 91% d’enfants de 6 à 12 ans sont atteints de caries dentaires au Cameroun ».

Des données issues d’un travail de terrain effectué dans les dix régions du Cameroun. La majorité des camerounais souffre de gingivite. 30 à 40% de patients se font consulter pour des malformations dentaires.

Les cancers de la cavité buccale constituent également une pathologie au Cameroun. « 20% de fumeurs souffrent de ce type de cancersauCameroun », confirme le chirurgien-dentiste Salomon Zinga.

Par ailleurs les pratiques bucco-dentaires des camerounais ne répondent pas aux règles de l’hygiène dentaire.

Le Dr. Salomon Zinga, au terme des enquêtes menées par l’association, affirme que << les Camerounais ne se brossent pas les dents ». En réalité les camerounais ont beaucoup de lacunes en matière d’hygiène bucco-dentaire.

Ces derniers affirment se brosser les dents le matin et/ou le soir. « Ces méthodes utilisées par les camerounais pour brosser les dents ne nettoient pas assez la bouche », explique le Dr. Salomon Zinga. Les dents se brossent normalement apres chaque repas.

« Beaucoup de parents exposent leurs progénitures à la carie-dentaire, notamment avec des aliments sucrés tels que les bonbons, biscuits, chocolats, crèmes, les jus, entre autres », dénonce le spécialiste. En effet, les aliments sucrés attaquent les dents et créent des maladies chez les enfants.

Et en l’absence des consultations fréquentes des spécialistes, les bactéries qui se transforment en microbes perforent les dents et créent petit-à-petit la maladie.

« la carie dentaire se manifeste tout d’abord par une sensibilité. Quand vous prenez de l’eau chaude ou de l’eau froide, vous avez une sensibilité au niveau de la bouche.

Si l’on ne se fait pas consulter, si elle n’est pas soignée rapidement, cette sensibilité va commencer à devenir un petit trou, puis un grand, qui va toucher les nerfs et s’approfondir jusqu’aux racines et à l’os », explique Dr. Chantal Tankoua-Sunou, chirurgien-dentiste.

A à ce stade, l’unique option de soin reste l’extraction de la dent. « Les soins bucco-dentaires sont des soins « coûteux ». Surtout, à la lumière de nombreux témoignages. « Je suis à plus d’un million de Fcfa depuis 2016 parce qu’il y avait eu l’opération et l’hospitalisation.

Dernièrement, rien que pour trouver des calmants, j’ai dépensé plus 20 OOOFcfa à la pharmacie. Finalement, c’est une composition de 2500F cfa qui m’a soulagé », relate Audrey. Dans les hôpitaux publics, la consultation coûte 2000Fcfa.

Le plombage 20 OOOFcfa ; le détartrage (tous les mois est de 15000Fcfa. Tuer le nerf est facturé en ces lieux à 30 OOOFcfa. Du côté de l’hôpital des sœurs de Mvog-Betsi, tes coûts des soins sont relativement en dessus des tarifs homologués pat l’Ancdc. Par exemple, la consultation est de 2000 Fcfa.

<< Une extraction, l’acte la plus courante coûte entre 5000 et 10000 Fcfa, en fonction de la dent en question et de la complication », explique le Dr. Salomon Zing. La célébration de la Journée mondiale ce 20 mars vise à sensibiliser les populations sur la nécessité de prévenir ces pathologies.

La santé bucco-dentaire s’inscrit ainsi sur la nécessité de consulter un dentiste au moins une fois par an. Un moyen de prévention jugé indispensable par les spécialistes.

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