L’affiche est déjà connue : Coton Sport de Garoua contre Bamboutos de Mbouda. Mais le clou de la saison que vient pourtant de bouder plutôt vaillamment la Fécafoot est encore étonnamment suspendu aux «très hautes instructions».
Du côté de Bamboutos FC de Mbouda, l’agitation a repris de plus belle en termes de querelles de leadership dès que le club a obtenu le droit de disputer sa deuxième finale de la Coupe du Cameroun de l’histoire, après avoir battu Union de Douala en demi-finale au stade de la Réunification.
Comme si la finale de la Coupe du Cameroun avait encore sa saveur et son charme d’antan I Car on ne peut pas comprendre autrement que c’est à la fin de la saison que surgissent des bagarres pour le contrôle du club, alors que Bamboutos de Mbouda a achevé le si spécial championnat national MTN Elite One de cette année avec une équipe dirigeante bien en place.
Des communiqués fusent de toutes tendances, y compris du préfet du département des Bamboutos qui, usant de ses prérogatives de garant de l’ordre public, s’est mêlé à la danse macabre autour du « club aux millions de supporters ».
Quand la finale de la Coupe du Cameroun était encore elle-même, les batailles de leadership en coure à Bamboutos FC pouvaient se comprendre. La Finale était une grande fête populaire, programmée à l’avance et présidée personnellement par le président de la République.
Certains présidents de clubs vous convient que c’est le plus beau jour de leur parce qu’ils ont l’occasion inespérée de serre la main du chef de l’État. Avec de telles ambitions folkloriques, on peut aussi comprendre en partie pourquoi notre football local reste solidement amateur sans espoir de se professionnaliser de sitôt.
Mais le plus grave, c’est que ce côté protocolaire républicain a même été ôté à la finale de la Coupe du Cameroun depuis plusieurs années. Quand le président Paul Biya acceptait encore de venir présider cette grande fête; on ne l’apprenait plus que à 48h i l’événement ou a veille.
Maintenant, la fatigue de l’âge en rajoutant, il est à peu près sûr qu’il va se faire représenter cette année, comme l’année dernière par le Premier ministre. Alors, dans ce contexte, pourquoi ne pas publier le jour de la finale à l’avance ?
Nous avons peu parlé du côté sportif de la finale de la Coupe pour parler de son environnement délétère. C’est que là aussi, mis à part la glorieuse incertitude du sport, on connaît la suite.
L’autre finaliste, Coton Sport de Garoua, est le club le plus structuré du Cameroun à même de revendiquer le statut de club de football professionnel. Son organisation sérieuse lui a déjà permis de remporter en juin le championnat pour la énième fois. Il n’y a pas beaucoup de hasard dans le sport, qu’on se le dise !
À Bamboutos, on ne sait même pas qui sera assis à la tribune présidentielle le jour J, avec l’écharpe au cou et le boubou de la fête sur le torse bombé, et on veut croire que c’est la vague bruyante des milliers de supporters rouge et bleu qui fera pencher la balance sur faire de jeu. Chiche !
Aurore Plus
