Le président Paul Biya a adressé ses félicitations au pape Léon XIV suite à son élection le 8 mai 2025. Cependant, son message, publié sur sa page Facebook officielle, a suscité une vague de réactions mitigées de la part des Camerounais, dont beaucoup sont aux prises avec des préoccupations nationales urgentes.
« Je félicite chaleureusement le pape Léon XIV pour son élection. Puissent son humanisme, sa voix morale et son leadership spirituel engendrer la paix et le dialogue entre les nations », a écrit M. Biya dans un bref message partagé sur la plateforme Meta.
Une longue histoire avec la papauté
Le pape Léon XIV devient le quatrième pape que Biya voit accéder à la papauté depuis son accession à la présidence du Cameroun en 1982. Ses prédécesseurs sous le mandat de M. Biya incluent Jean-Paul II, Benoît XVI, François et maintenant Léon XIV.
Si ce message constituait clairement un geste de bonne volonté diplomatique entre le Cameroun et le Saint-Siège, la section commentaires sous le message de M. Biya s’est rapidement transformée en une tribune où s’est exprimée la frustration publique.
« S’il vous plaît, dirigez comme Ibrahim Traoré, s’il vous plaît, monsieur. Que les ressources profitent au peuple et non aux pays occidentaux », a commenté Don Clerk Ngem, faisant référence au jeune leader révolutionnaire du Burkina Faso.
Sarcasme et agitation dans les commentaires
D’autres ont réagi avec sarcasme ou des questions pointues. « S’il vous plaît, nous avons besoin d’une vidéo en direct », a écrit Abubakar B. Sadiq. Geng Deng Majok a demandé : « Qui sera le prochain président après vous ? » Le commentaire de Nelson Tiku, quant à lui, a été plus cinglant : « Quand allons-nous féliciter également le prochain président des 237 ? »
Ces réactions reflètent le mécontentement croissant de l’opinion publique alors que Paul Biya, aujourd’hui âgé de 92 ans, entame sa 43e année au pouvoir, sans guère d’indications claires quant à un plan de succession ou une transition politique.
Bien que son message s’adressât à la communauté catholique mondiale, les réactions soulignent les tensions internes qui couvent sous la surface.
Ce qui devait être une expression diplomatique de bonne volonté a en réalité mis en évidence un décalage croissant entre les communications officielles de l’État et les réalités auxquelles sont confrontés les Camerounais ordinaires.
De plus en plus, les citoyens profitent même des moments apolitiques pour exprimer leur désir de responsabilité et d’une vision plus claire de l’avenir du pays.
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