Les récentes affirmations de l’ancien président américain Donald Trump sur des migrants mangeant des animaux de compagnie se révèlent fausses, suite à la diffusion d’une vidéo choquante impliquant une femme à Canton, Ohio, accusée d’avoir tué et mangé un chat.
Allexis Ferrell, 27 ans, résidente de longue date de Canton, a été arrêtée le 16 août après que des voisins, horrifiés par ce qu’ils avaient vu, ont alerté la police.
Dans un rapport glaçant, les policiers décrivent Ferrell avec « de la fourrure sur les lèvres et du sang sur les mains », capturée en pleine action par les agents arrivés sur place. La vidéo de l’arrestation, prise par une caméra corporelle, montre Ferrell couverte de sang, refusant de répondre aux questions des officiers. « Avez-vous mangé ce chat ? » demande un policier. Ferrell secoue la tête mais reste silencieuse, ajoutant à la confusion entourant cette affaire choquante.
Cet incident est survenu dans un contexte de rumeurs persistantes dans la région voisine de Springfield, Ohio, accusant des migrants haïtiens de manger des animaux de compagnie. Ces allégations, bien que démenties par les autorités locales, ont été ravivées par les propos de Donald Trump lors d’un récent débat présidentiel, amplifiant les théories du complot et la désinformation.
Accusations infondées de Donald Trump
Lors d’un débat tendu face à la vice-présidente Kamala Harris, Trump a affirmé, sans preuves, que des migrants haïtiens à Springfield tuaient et mangeaient des chats et des chiens. Il a insisté : « Ils mangent les chiens… Ils mangent les chats… Ils mangent les animaux de compagnie des habitants. » Bien que le modérateur ait rappelé qu’aucun rapport crédible ne corrobore ces dires, Trump a maintenu sa position en citant des témoignages vus à la télévision.
Les responsables de la ville de Springfield et la police ont vigoureusement nié ces rumeurs. « Il n’y a aucune preuve crédible que des migrants aient blessé ou tué des animaux de compagnie », a déclaré un porte-parole de la police. Ces accusations sont nées lors d’une réunion municipale où des résidents ont exprimé des craintes non fondées concernant les 15 000 migrants haïtiens arrivés sous le statut de protection temporaire.
L’affaire Ferrell : un cas isolé
Dans le cas d’Allexis Ferrell, la police de Canton a précisé qu’il n’existe aucun lien entre cette affaire et la communauté migrante. « La suspecte n’est pas une migrante haïtienne. Elle est une résidente de longue date de Canton », a affirmé Dennis Garren, porte-parole de la police de Canton.
Ferrell, qui a déjà un lourd casier judiciaire comprenant des accusations de possession de cocaïne, de mise en danger d’enfants et de vol, est actuellement incarcérée à la prison du comté de Stark. Elle est accusée de cruauté envers les animaux, un crime de cinquième degré, et sa caution a été fixée à 100 000 dollars. Une audience de compétence est prévue pour le 15 octobre devant le juge Frank G. Forchione. Ferrell a plaidé non coupable pour cause de folie.
Malgré la gravité de l’incident, les autorités insistent sur le fait qu’il s’agit d’un acte isolé, non représentatif d’un phénomène plus large. Cependant, la vidéo de l’arrestation, largement diffusée sur les réseaux sociaux, alimente les débats sur l’immigration et la sécurité dans l’Ohio, exacerbés par la rhétorique politique de Trump. Bien que cette affaire semble corroborer certaines peurs infondées, il s’agit d’un événement unique et profondément troublant.