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Exploitation artisanale du diamant : l’invasion des groupes rebelles appauvrit les communautés

Conclave des acteurs de la société civile dans le processus de Kimberley

Les rebelles prennent d’assaut les sites miniers, extraient les minerais et les revendent dans des circuits mafieux. Des révélations faites par la Coalition de la société civile au processus de Kimberley à Yaoundé,  le 2 février 2024 à Yaoundé.

Les communautés vivant de l’extraction du diamant et d’autres minerais à travers l’Afrique broient du noir. A cause de l’invasion des groupes rebelles qui accaparent les sites, extraient le diamant et les commercialisent par des circuits mafieux. Cas palpable : la République centrafricaine où 140 000 carats ont été sortis illégalement de Centrafrique entre mai 2013 et fin 2014, selon un groupe d’experts de la Coalition de la société civile. Avant la chute du président François Bozizé, en mars 2013 par la coalition de rebelles Séléka, le secteur du diamant, avec une production de près d’un million de carats par an, faisait vivre de manière directe ou indirecte près d’un quart de la population.

Ce phénomène malheureux baptisé « diamant de sang » a été dénoncé par la Coalition de la société civile du processus de Kimberley, au cours de sa traditionnelle réunion annuelle le 2 février à Yaoundé. Du 28 janvier au 3 février, les experts venus du Botswana, Cameroun, République centrafricaine (RCA), Côté d’Ivoire, République démocratique du Congo (RDC), Guinée Équatoriale, Lesotho, Libéria, Sierra Leone, Zimbabwe ont échangé autour du thème « Prévenir les conflits liés aux minerais et promouvoir une meilleure gouvernance des ressources minérales au profit des populations et des communautés locales« .

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Consciente de la complexité du dossier, la société civile entend repositionner les populations au cœur de l’exploitation du diamant. Jaff Bamenjo, nouveau coordonnateur de la Coalition pense que les mines doivent « nourrir les communautés. Et non servir les groupes rebelles ou mercenaires. Le rôle de la société civile est d’amplifier les voix de la société civile. Si on cesse de défendre ces communautés, ça veut dire que nous avons échoué notre mission« , a déclaré le nouveau coordonnateur.

Le Cameroun est le principal pays de transit des diamants illégaux issus des zones de conflit en Centrafrique, avant d’être recyclés sur le marché international en raison de « ses faibles contrôles » et de la « corruption », rapporte Partenariat Afrique Canada  (PAC), une organisation mondiale spécialisée dans la promotion de la bonne gouvernance des ressources naturelles notamment dans les zones de conflit publié en 2016.

Le Cameroun permet à ces diamants illégaux « de franchir ses frontières et de pénétrer la chaîne d’approvisionnement légale en raison de ses faibles contrôles, de la contrebande et de la corruption« , pointe PAC dont les enquêteurs ont suivi les acteurs de la filière clandestine de diamant en Centrafrique et au Cameroun.

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Le processus de Kimberley est un régime international de certification en vigueur depuis 2003 pour éviter que les groupes rebelles ne financent leurs activités grâce à la vente sur le marché international de diamant issu des zones en guerre ou « diamant de sang« . Le Cameroun est devenu membre de cette initiative en 2012. Mais ce dispositif semble vide.

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