Selon des informations provenant de sources locales, trois hommes ont été enlevés hier après-midi dans la localité de Yeme Kossa, située dans l’arrondissement de Mora, département de Mayo Sava. La découverte a été faite peu de temps après que la voiture des victimes a été retrouvée sans ses occupants, alertant ainsi les habitants qui ont immédiatement informé la Brigade d’intervention rapide (BIR).
Les éléments de l’unité d’élite se sont rapidement mobilisés pour retrouver les trois humanitaires disparus, mais la présence d’une base militaire du BIR à proximité n’a pas empêché Boko Haram de semer la terreur une fois de plus dans cette région paisible, a regretté un chef traditionnel.
Selon une organisation non gouvernementale (ONG) locale, l’enlèvement aurait eu lieu à la suite de la descente de l’ONG Première Urgence Internationale dans le village de Yeme, canton de Kossa, arrondissement de Mora, département de Mayo. Les humanitaires effectuaient des activités de suivi des enfants malnutris sévères, notamment des démonstrations culinaires et la distribution de kits d’Eau, d’Hygiène et d’Assainissement.
Les personnes enlevées ont été identifiées comme suit :
1. Djenabou Gambo, membre du personnel de PUI, surveillante multisectorielle.
2. Tedonfoue Cabrel, membre du personnel de PUI, chef d’équipe Nutrition.
3. Ahmat Ali, chauffeur journalier à bord du véhicule de PUI à Yeme.
L’enlèvement a ravivé la peur dans la localité, avec des témoins exprimant leur appréhension. « Nous vivons dans la peur, et les populations vont encore fuir », craint un témoin.
Kossa est connue pour sa dangerosité, étant une zone qui a continué d’être un refuge pour les membres de Boko Haram depuis le début de la guerre contre cette organisation terroriste. Depuis 2014, cette région a été le théâtre de nombreuses violences, avec déjà des dizaines de personnes tuées et de nombreux enlèvements, accentuant le climat d’insécurité qui persiste dans la région. À ce stade, aucune revendication n’a été faite par Boko Haram, bien que la situation laisse planer des inquiétudes quant au sort des humanitaires enlevés.
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