L’homme d’affaires nigérian de renom, Aliko Dangote, a dévoilé des plans ambitieux pour concurrencer les principaux producteurs mondiaux d’engrais et rendre l’Afrique autosuffisante en matière de production, mettant ainsi fin à la dépendance du continent aux importations.
S’exprimant lors de la réunion annuelle d’Afreximbank à Abuja, M. Dangote a déclaré : « Au cours des 40 prochains mois, l’Afrique n’importera plus d’engrais. Nous avons actuellement une trajectoire très ambitieuse. Nous voulons que Dangote devienne le plus grand producteur d’urée, plus important et plus performant que le Qatar – donnez-moi 40 mois », a-t-il déclaré, cité par Reuters.
Il a expliqué que cette ambition serait portée par l’expansion prévue de son usine d’engrais de 2,5 milliards de dollars, située dans la banlieue de Lagos.
Dangote exploite actuellement le plus grand complexe d’urée granulée d’Afrique, avec une capacité annuelle de 3 millions de tonnes, dont 37 % sont exportés vers les États-Unis. Pour atteindre cet objectif, la production devra doubler.
Le 26 mai, le milliardaire a également révélé que Dangote Industries Limited (DIL) visait à générer 7 millions de dollars de revenus quotidiens grâce à la vente d’engrais au cours des deux prochaines années.
Les pays africains dépendent depuis longtemps des importations d’engrais pour répondre à la demande. Le continent importe actuellement plus de 6 millions de tonnes par an, peinant à assurer sa sécurité alimentaire dans un contexte agricole difficile.
Au Cameroun, par exemple, les prix des importations d’engrais ont flambé en 2023, en partie à cause de la guerre russo-ukrainienne.
Selon l’Institut national de la statistique, le Cameroun a importé 228 326 tonnes cette année-là, soit une augmentation de 76,2 % par rapport à 2022, pour un coût total de 70,9 milliards de francs CFA.
Cependant, des efforts sont en cours pour réduire la dépendance. En mai 2025, le Cameroun a inauguré sa première usine de production d’engrais chimiques, une étape majeure vers la réduction des importations coûteuses et la dynamisation de l’agriculture locale.
Cette installation devrait permettre de réduire de moitié les importations annuelles d’engrais du pays, actuellement estimées à 300 000 tonnes.
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