Nous reprenons ce texte pour sa pertinence.
« Chère Michelle, tu connais toute l’admiration que j’ai pour toi et pour tes multiples engagements.
En réalité, j’accueille très favorablement ta volonté de prendre la tête du MRC. Car au fond, j’aime ton profil. Une tête bien faite doublée d’une expérience dans l’activisme politique. C’est incontestablement un très grand atout et c’est certainement ce qui justifie en partie cette confiance portée à ton endroit par le président national du MRC, Maurice Kamto, depuis plusieurs années.
Ceci dit Michelle, tout individu a le droit d’être ambitieux. Il est d’ailleurs louable qu’une figure comme la tienne nourrisse l’ambition de challenger une figure aussi charismatique et impressionnante que celle de Maurice Kamto. C’est tout à ton honneur.
Maurice Kamto, c’est celui-là qui, grâce à son sens tactique poussé, son intelligence, son sens aiguë de l’observation et de l’analyse, a réussi en peu de temps à étaler aux yeux du monde la face hideuse du régime de Yaoundé. La tâche est donc lourde et difficile à porter.
De toutes les manières, je te souhaite bonne chance.
Cependant, j’estime que tu devras préparer déjà certaines réponses aux militants du MRC pour renforcer la légitimité de ta candidature. Car en politique, ce n’est pas seulement le profil qui compte, mais également le parcours et les actes.
Tu devras par exemple leur expliquer pourquoi depuis 3 ans les femmes du MRC se battent pour assurer le repas quotidien des prisonniers politiques et elles ne t’ont jamais vu.
Tu devras leur expliquer pourquoi depuis ta sortie de prison t’es apparitions au sein du MRC sont devenues très rares.
Tu devras leur expliquer comment il y a moins de deux ans, tu expliquais avec beaucoup d’émotions comment tu avais été obligé de quitter le Cameroun les larmes aux yeux, l’âme meurtri, cœur pour des raisons de sécurité. Parce que ce gouvernement voulait attenter à ta vie. Tes larmes ont été leurs larmes.
Puis moins de deux ans après, ils apprennent non pas à travers les instances de votre parti, le MRC, mais plutôt à travers la télévision que tu es de retour. Comment ? Le pays est-il devenu meilleur quand on sait que les choses vont en mal, en pis ?
Du moins, cela ne devrait pas t’effrayer chère Michelle. La lutte politique, le débat politique, tu as de l’expérience.
Ces questions, je n’ai aucun doute que tu seras à même d’apporter des réponses adéquates capables de crédibiliser ta candidature à la tête d’un principal parti de l’opposition politique au Cameroun, vainqueur de la dernière élection présidentielle de 2018.
Michelle Ndoki, je ne peux que te souhaiter bonne chance. Ta candidature et les débats qu’elle suscite atteste à suffisance que non seulement les Camerounais ont les yeux rivés sur le MRC. Et que ce parti n’est décidément pas mort. Il vit plus que Jamais.
Good luck ».
Boris Bertolt
