Dans le cadre de la loi de finances 2024 actuellement en cours d’exécution, le gouvernement camerounais a annoncé des ajustements significatifs dans les tarifs des redevances domaniales, offrant une remise substantielle de 92% aux entreprises agricoles. Cette initiative vise à encourager le développement du secteur agricole en offrant un cadre fiscal plus favorable aux entreprises engagées dans l’occupation du domaine public.
Concrètement, les tarifs des redevances pour les terrains urbains ont été réduits de 50 FCFA à 4 FCFA par mètre carré, tandis que pour les terrains ruraux, ils ont été réajustés de 25 FCFA à 2 FCFA par mètre carré. Cette remise importante s’inscrit dans le cadre de la politique gouvernementale de promotion de l’import-substitution, lancée en 2021. Cette politique vise à stimuler la production locale de biens et de services afin de réduire la dépendance aux importations.
La loi de finances souligne que cette mesure a été spécifiquement conçue pour soutenir le secteur agricole et favoriser les investissements dans des terres arables. Le gouvernement est confronté à des déficits de production agricole, en particulier dans le domaine du riz, où la demande nationale estimée à 736 565 tonnes en 2022 dépasse largement la production nationale de 84 000 tonnes. Ces chiffres proviennent du dernier rapport de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR).
La remise sur les redevances domaniales s’inscrit dans une stratégie plus large visant à accroître l’autosuffisance alimentaire du Cameroun. Le gouvernement entend investir 27,5 milliards de FCFA en 2024, soit une augmentation de 10%, dans des initiatives destinées à réduire les importations alimentaires du pays. Cette démarche vise à encourager les entreprises agricoles à intensifier leurs activités et à contribuer ainsi à la sécurité alimentaire nationale.
En abaissant les coûts associés à l’occupation des terres, le Cameroun cherche à créer un environnement propice aux investissements agricoles, stimulant ainsi la production locale et réduisant la nécessité d’importations massives de denrées alimentaires, telles que le riz. Ces mesures, combinées à d’autres initiatives de développement agricole, représentent une avancée significative vers la réalisation des objectifs d’autosuffisance alimentaire du pays.
