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Cameroun : « le gouvernement camerounais s’apprête à taxer nos plantations au village »

C’est l’article 122 du projet de loi des finances 2023 qui vient d’être adopté à l’Assemblée nationale. Cet article est supposé pourtant promouvoir la production locale au Cameroun. Sauf que la mesure se limite à une nouvelle catégorie de personnes introduites dans la loi et que l’on nomme « exploitant individuel ». Voici la supercherie :

1. Un exploitant individuel renvoie à chaque individu disposant d’un champ (exploitation agricole). La loi dit que l’exploitant de ce champ (en son nom individuel ou au nom d’un GIC ou d’une Coopérative) bénéficie de quelques avantages fiscaux pendant la phase d’investissement (avantages sur les frais relatifs au foncier) et pendant la phase d’exploitation (5 ans d’exonération de patente et d’impôts sur le revenu principalement).

2. Avant de continuer, je voudrais dénoncer cette mesure qui ne sert strictement à rien dans la promotion de la production locale au Cameroun dans la mesure où les exploitants individuels ne payaient strictement rien comme impôts jusqu’à présent. Au moment où l’on attend du gouvernement qu’il donne ces facilités aux entreprises agricoles (ce qui serait nouveau et incitatif), il fait la mauvaise foi et piège les citoyens dans une mesure qui va les pousser à déclarer le régime de plantain ou les légumes qu’ils ramènent de leurs champs (dans la mesure où c’est un revenu).

3. Cela veut dire quoi concrètement ? Cela signifie que dès 2024, les Camerounais devraient s’apprêter à payer la taxe foncière sur leur champ si l’on ne reconduit pas l’alinéa 1 de l’article 122. Et dans 5 ans, les Camerounais devraient payer la patente et l’impôt sur le revenu sur les produits issus de leurs champs.

4. Accusation : j’accuse le gouvernement camerounais de haute méchanceté. D’abord parce qu’il fait passer une telle mesure qui touchera plus de 60% de la population sans débat public et politique. Ensuite, parce qu’il asphyxie continuellement la population dans un contexte de diminution du pouvoir d’achat. Pourtant, il existe bel et bien des solutions techniques non seulement patriotiques mais, économiquement et socialement pertinentes.

Nous demandons en vain au gouvernement camerounais de reconnaître la propriété foncière coutumière. Cela permettrait de transformer nos plantations en véritable ACTIF avant de les soumettre à l’imposition. En l’état, le gouvernement camerounais maintient nos terres comme des PASSIFS et alourdit les exploitants d’impôts. C’est méchant! Jusqu’ici, on parlait même « d’exploitation familiale », ce qui signifie que l’on imposerait à la limite par famille. Mais que non! Le gouvernement des méchants veut imposer chaque individu dans la famille. Tant pis pour les familles nombreuses !

5. Effet pervers : Cette mesure découragera plutôt la production locale au Cameroun. Dès que les citoyens qui fuient constamment vers l’informel (90% de notre économie) se rendront compte que le gouvernement camerounais s’apprête à surtaxer leurs plantations, ils abandonneront les conneries pour aller vers d’autres secteurs de refuge.

Adieu la production nationale ! Et comme je disais déjà, c’est fait à dessein! Le gouvernement camerounais veut détruire le tissu économique local pour rendre le peuple dépendant. C’est le propre même du système de clientélisme qui fait déjà des ravages dans le milieu politique et que les Créatures s’activent à étendre à l’économie.

Vivement que tout ceci s’arrête ! Mais, ça dépend aussi de Vous qui le lisez actuellement ! Que chacun prenne ses responsabilités!

Louis-Marie KAKDEU
Membre du Shadow cabinet SDF
Économie Finances et Commerce

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