Alors que l’affaire qui oppose la Fédération camerounaise de football à l’équipementier français est portée en justice, Marc-Henri Beausire a été reçu hier mercredi 14 septembre par le ministère des Sports et de l’éducation physique. Une audience qui cache mal les intentions de ce dernier sur l’avenir des Lions indomptables, attendus au Qatar en novembre prochain.
Le Coq sportif est allé chanter dans la (basse) cour du Minsep ! Non content de la rupture du contrat jugée abusive avec la Fécafoot en début juillet dernier t’équipementier français continue de battre des ailes. Après des médiations, conciliabules et mise en garde infructueux entrepris dans L’espoir d’être rétablie dans son trône, la firme fondée par Emile Cam us et en 1882, a décidé d’actionner les leviers de la tutelle en sollicitant et en obtenant de Narcisse Moueile Kombi, une audience dont les contours restent jusqu’ici flous.
A en juger le mode opératoire et l’opportunité de l’initiative qui intervient à deux mois de la Coupe du monde au Qatar l’on comprend aisément que le fait d’avoir été botté en touche pour céder le pouvoir à One AU Sports, désormais nouvel habilleur des Lions Indomptables, passe mal chez les responsables de la marque qui a rouvert un centre de développement en 2010 et un centre de production textile en 2012 à Romilly-sur-Seine. A la vérité, le Coq n’a pas l’intention d’y laisser des plumes.
Le Mondial de toutes les convoitises
En témoigne cette visite de 48h de Marc-Henri Beausire, le patron de l’équipementier français au Cameroun. Arrivé à Yaoundé dimanche soir en compagnie d’une délégation dans laquelle se trouvait la légende Yannick Noah, apprend-on, l’homme qu’on a’ annoncé également au palais de l’Unité, a d’abord été reçu par Moueile Kombi et les discussions ont porté sur cette fameuse rupture du contrat de Coq Sportif au profit de One AU Sports.
Déterminé à poursuivre l’aventure avec la Fécafoot et les quintuples champions d’Afrique attendus en terre qatarie à partir du mois de novembre prochain, l’équipementier français a clairement indiqué son intention d’accompagner les poulains de Rigobert Song à cette grand’messe du football continental.
Il se susurre d’ailleurs que les échanges ont également tourné autour de la possibilité pour le Coq sportif d’accompagner des athlètes et tennismen camerounais évoluant déjà avec la marque qui produit 90 % de ses matières premières en France.
Si certaines perspectives liées au développement du sport au pays de Roger Milia peuvent être louables, il reste que des interrogations pour le moins légitimes s’imposent à tous les observateurs. En quelle qualité le Minsep a-t-il reçut le patron du Coq sportif et Yannick Noah ? Ce qu’on sait jusqu’ici, c’est qu’en dehors de l’instance faitière du football camerounais, aucune autre entité n’a signé un contrat avec cette firme.
Lobbying indécent
Comment comprendre donc cette audience soudaine qui intervient alors même que le différend qui oppose la Fécafoot au Coq sportif s’envenime à quelques semaines du Mondial ? Le Minsep n’est-il pas entrain de vouloir déstabiliser et instaurer le désordre à l’intérieur et autour de la sélection nationale fanion qui a plus que jamais besoin d’unité et de sérénité ?
Plus intrigant, pourquoi une entreprise qui dit avoir porté plainte et dont la conciliation est prévue dans quelques jours et le démarrage du procès le 26 septembre, s’échine à venir faire un lobbying indécent avec ses « partenaires de crime » au Minsep ? En France, des entrepreneurs camerounais déchus se verraient-ils reçus ainsi par un ministre ?
Au-delà de la stature de Yannick Noah et son impressionnant vécu qui parle pour lui, n’est-il pas opportun de questionner ces multiples manœuvres consécutives à celles entreprises lors du séjour du président français Emmanuel Macron au Cameroun ?
Que cache concrètement cette convoitise autour du dossier de l équipementier des félins ? Certains observateurs y voient même une volonté pour celui qui fut la personnalité la plus aimée des français, de se refaire une santé financière et reprendre le train du business après ses démêlées à l’Hexagone.
Le politique sur la pelouse
L’affaire a-t-elle quitté le domaine purement sportif pour évoluer sur la pelouse du politique et ses nombreuses ramifications ? Mouelle Kombi et ses comparses savent-ils seulement qu’en cas d’ingérence dans les affaires de la Fécafoot, le Cameroun sera suspendu par la Fifa ?
Si à cela vient se greffer la météo politique marquée par des turbulences annoncées pour 2025 et ses enjeux, l’on risque un soulèvement populaire qui empêcherait logiquement à la Fécafoot et son exécutif conduit par Samuel Eto’o, de conduire légalement et légitimement son mandat à bon port.
Là où le bât blesse, c’est que l’affaire de l’audience avec le Coq sportif rappelle le fameux épisode de la signature du contrat du Minsep avec le désormais ex sélectionneur des Lions indomptables Toni Conceiçao.
Le Messager
