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Abbé Pierre, gros plan sur un combattant

Niché dans les anciens guichets bancaires de la Cité de l’économie, l’abbé Pierre refait surface, souriant. L’exposition retrace avec justesse et humilité, en une vingtaine de plans, la vie et l’œuvre du grand homme. Une grande première en France. Si la splendeur du bâtiment qui accueille l’exposition contraste avec l’humilité du fondateur d’Emmaüs, nul doute qu’il a sa place ici, à CitéCo, à qui l’on attribue cette phrase : « La politique, c’est seulement savoir à qui on va prendre de l’argent et à qui on va le donner. » Avant tout, l’abbé Pierre était un guerrier. Il s’agit de ne pas l’oublier, ni son visage ni son nom, et de faire résonner à nouveau le message d’espoir qu’il portait, souligne Laurent Desmard, président de la Fondation Abbé Pierre et conservateur de l’exposition.

Vous avez longtemps travaillé aux côtés de l’Abbé Pierre. Vous considérez-vous comme un biographe potentiel ?

En tout cas, en tant que témoin. D’abord de ce que j’ai vécu et que j’ai vu avec lui. Mais aussi l’histoire, car partout où j’allais, il racontait l’histoire. Toutes ses conférences auxquelles j’ai assisté, par exemple. Tout ce à quoi j’ai participé en compagnie de l’abbé m’a profondément marqué. Et bien sûr, je peux retracer beaucoup de choses que les autres ne savent pas.

Justement, vous qui avez bien connu l’Abbé Pierre, qu’est-ce que cela signifie pour vous de le voir sur toutes ces photographies ?

Revoir les photographies me touche, mais ce qui compte c’est le souvenir, plus que les photographies. Entre le moment où l’abbé Pierre est mort et le moment où la cérémonie a eu lieu, j’ai eu l’impression que celui dont parlaient les médias n’était pas celui que j’enterrais. Alors, comment montrer ce personnage que je connaissais à l’intérieur et qui m’a beaucoup aidé et fait avancer ? Il est difficile.

Lors de ses discours, l’abbé lui-même parlait en images, en paraboles. Peut-on dire qu’il était un homme d’images ?

Certes, c’était un homme d’images. En tout cas, quand il a commencé à parler, quand il a commencé à raconter des histoires, on s’est tout de suite enflammé pour lui, pour ce qu’il exposait. Il y avait en lui un idéal d’humanité que nous partageons tous au fond de nous-mêmes et qu’il a su mettre en lumière. Il savait utiliser des formules. Il convoquait à la fois des images et des sentiments. Il avait ce don.

L’abbé Pierre lui-même était photographe…

Oui, il avait toujours un appareil photo ou deux dans ses poches. Pendant toute la période de 1954 à 1970, il tient le journal d’Emmaüs. C’était un mensuel appelé Faim et soif. Il est allé dans toutes les communautés qu’il a connues, dans le monde ou en France, et il a pris des photos. Cela a développé un don en lui. Il a pris de belles photographies, ce sont de très beaux documents.

Quelle vision de la…

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