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A Briançon, la solidarité ne connaît pas de frontières

Briançon, Montgenèvre (Hautes-Alpes), envoyé spécial.

Pieds, mains et visages glacés, souffle pris par le froid et l’altitude… ils sont des dizaines, chaque nuit, à gravir la montagne, dans le noir et la neige. Leur objectif : traverser la frontière franco-italienne en quête de refuge, ici, dans le Briançonnais, pour certains, mais surtout plus loin, pour la plupart, à Paris, en Grande-Bretagne, en Allemagne…

La traque policière à laquelle ils sont soumis pousse ces exilés, venus d’Afrique ou du Moyen-Orient, à emprunter des voies toujours plus risquées. Neuf d’entre eux sont morts depuis 2016 dans ces montagnes. Déterminés à contrer cette fatale réalité, des dizaines d’habitants, connaisseurs de la haute montagne et de ses dangers, les assistent au quotidien.

Ce samedi 18 mars, ils sont plus nombreux que d’habitude. L’association Tous Migrants et ses partenaires organisent la cinquième grande campagne de solidarité pour donner de la visibilité à ce qui se passe sur cette frontière intérieure de l’Union européenne et dénoncer la logique répressive du projet de loi sur l’immigration, en débat depuis quelques jours au Sénat.

« Nous serons vraiment soulagés quand nous serons enfin en sécurité »

Il est 22 heures passées dans la forêt bordant les pistes de ski à Montgenèvre. Le vent est tombé. Quatre groupes d’une vingtaine de maraudeurs marchent depuis près d’une heure quand Michel Rousseau, coprésident de l’association Tous migrants et, ce soir, responsable d’une des équipes de solidarité, demande à tout le monde de s’arrêter.

« Nous venons de repérer deux amis un peu plus haut, il explique. Lorsqu’ils nous auront rejoints, nous marcherons avec eux jusqu’à la route où ils seront récupérés. » Quelques instants plus tard, Koune et Touré, deux trentenaires ivoiriens aux yeux écarquillés, apparaissent dans la nuit.

« Nous sommes partis vers 18h de Clavière, Italiedit le premier. Nous vérifiions le GPS sur notre téléphone lorsqu’un maraudeur est venu nous parler. Nous serons vraiment soulagés quand nous serons enfin en sécurité. »

L’unité mobile de Médecins du monde victime d’intimidation par la police

Le groupe les accompagne dans la montagne. Ils montent à bord d’une voiture de Médecins du Monde (MDM), mais ne sont pas tirés d’affaire. Cette unité mobile mise en place par l’ONG, en soutien à l’action des maraudeurs, est régulièrement intimidée et contrôlée par la police.

Une situation dénoncée, un peu plus tôt dans l’après-midi, lors d’une conférence de presse organisée à Briançon. « Nos véhicules sont des lieux de soins, proclame Florence Rigal, la présidente de MDM. Ils devraient être un sanctuaire. Cependant, la police n’hésite pas à intercepter les personnes que nous transportons. Récemment, quatre exilés aux pieds gelés, dont une femme enceinte, se sont vu interdire l’accès à l’hôpital. »

Le…

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