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Yoann Rispal et Murat Cetinkaya, bâtisseurs du futur

Cela faisait déjà longtemps que les deux hommes auraient dû se rencontrer quand, en décembre 2018, la fête solidaire du Val-de-Marne leur en a enfin donné l’occasion. Murat tenait le stand de l’ACFT 94, association qu’il a commencé à fréquenter peu après son arrivée en France, à l’âge de 15 ans, et qu’il a présidée pendant une décennie. Yoann, élu responsable des transports à Fontenay-sous-Bois, a travaillé sur celui placé juste à côté. « J’ai approché Murat car j’avais repéré depuis longtemps l’ACFT 94 comme la porte d’entrée vers une partie cachée de ma culture… » dit Yoann.

Ce qui a encore renforcé l’envie du jeune homme de s’impliquer dans l’association, c’est qu’elle est un point nodal dans le département en matière de solidarité, d’éducation populaire, de mixité et d’émancipation. Autant de valeurs qui résonnent avec les engagements de l’élu communiste. « Nous organisons des cours de français et de turc, des cours particuliers, des ateliers artistiques, des conférences, des soirées…, dit Murât. Et avec les ruches placées sur le toit de nos locaux, nous produisons même notre propre miel ! » Pendant la crise sanitaire, l’association a distribué des paniers alimentaires à tous les Val-de-Marnais qui en avaient besoin. « Cet endroit est tout sauf communautaire, nous sommes ici pour partager nos cultures. Avant tout, nous nous efforçons de rester à l’écart des tensions politiques qui traversent la Turquie, et de toute ingérence.dit Yoann.

« On a compris que les infrastructures étaient tombées et que c’était grave… »

Si la grande salle conviviale ornée de tableaux colorés est le lieu où l’on partage les joies, c’est aussi celui où l’on se serre les coudes en cas de malheur, comme lors du tremblement de terre meurtrier qui a ravagé une région presque aussi grande que la France en Turquie et en Syrie, en février 6. « Ce matin-là, à 6 h 25, j’ai reçu un message me demandant si j’avais eu des nouvelles de mes proches en Turquie. Quand, avec ma femme, on s’est aperçu qu’on ne pouvait joindre personne, on a compris que les infrastructures étaient tombées et que c’était grave… » Originaire de Marach (Kahramanmaraş, sud du pays), Murat parvient quelques heures plus tard à entrer en contact avec un cousin qui lui explique qu’il va bien mais que la ville est détruite. En revanche, une cousine est portée disparue depuis plusieurs jours pendant lesquels l’espoir de la retrouver vivante s’amenuise. « C’est finalement son corps sans vie qui a été extrait, enlacé avec ceux de ses trois enfants. Ils sont morts blottis les uns contre les autres, dans la même pièce… » Murat soupire.

Tentés de s’y rendre immédiatement, Marat et Yoann choisissent de reporter leur voyage : « Les gens dormaient dehors, on ne voulait pas être une charge supplémentaire et gêner les opérations de secours »,

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