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Yaoundé : comment la police a maté la grève des non-voyants

Ils ont été détenus au commissariat central N°1 de Yaoundé après avoir entrepris une grève pacifique devant les services du Premier ministre.

La trentaine des handicapés visuel indignés par la gouvernance au Cameroun sont véritablement déterminés à aller au bout de leur revendication ce 27 juin devant l’entrée principale des services du Premier ministre. Ces non-voyants ont pour objectif de présenter à l’opinion publique, les conditions déplorables dans lesquelles vivent les personnes handicapées en général et les déficients visuels au Cameroun en particulier.

De ce fait, ils réclament la création d’un fond spécial pour le financement des projets et la prise en charge des personnes vivants avec le handicap visuel dans toutes les mairies du Cameroun ; la location d’invalidité régie par la loi ; l’application des quotas de 10% lors des concours officiels.

Dans ce lot de revendications, ces non-voyants dénoncent aussi la mise à l’écart de trois journalistes malvoyants recalés lors du dernier concours d’intégration des journalistes à la Fonction publique. Malheureusement, ils n’ont pas pu arriver au bout de cette initiative car ils seront interpellés par les éléments du commissariat central N°1 de Yaoundé.

« Nous avons été brutalisés, violentés par les policiers du commissariat central. Nos cannes ont été cassées, détruites, des habits déchirés pour certains et des sévices corporels infligés à d’autres. Nous avons été capturés comme des voleurs et jetés en cellule. Ils nous intimidaient dans le but de nous démoraliser. Nous avons également subi des menaces verbales pourtant nous cherchons à résoudre nos problèmes tel que disposent les lois sur les libertés publiques », s’indigne un membre du collectif des non-voyants.

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Dans les couloirs du commissariat central, les 27 interpellés n’ont pas hésité à faire entendre leur voix par des chants d’indignation à travers lesquels ils demandent au Premier ministre de prendre en main cette situation qui selon eux s’enlise davantage.

« Nous sommes indignés parce que nous sommes marginalisés à la limite discriminée. Nous avons constaté la non application et la violation flagrante de la loi du 13 avril 2010 qui dans son article 38 alinéa 2, dispose qu’à qualification égale la personne handicapée est prioritaire. Si on s’en tient à cette loi, ces trois journalistes devraient être recrutés. La ministre des Affaires sociales est parfaitement au courant de la situation », fulmine Bouba Gomté, membre du collectif national des non-voyants avant de poursuivre :

« nous avons eu une assise le 18 décembre 2021 au cours de laquelle ils ont noté nos différentes revendications.

Après trois mois demandé pour traiter les doléances par la Minas, on constate que rien n’a été considéré. Le 18 mars dernier était la date d’expiration du délai, elle a convoqué une autre rencontre et là encore, nous avons constaté qu’elle nous tourne en rond sans apporter des solutions à nos revendications.

La dernière rencontre avec elle a eu lieu le 08 avril dernier. Seulement, elle nous a fait savoir qu’à son niveau, la seule revendication à laquelle elle pense apporter une solution est la dispense d’âge. Pourtant, cette loi sur la dispense d’âge ne cadre pas avec nos revendications. Ils ont botté en touche nos revendications pour insérer d’autres problèmes ».

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Mutations

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