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Volley-Ball : les non-dits de la retraite (anticipée) de Nana et Fotso

Questionnements sur la fin de l’idylle des deux internationales de la sélection nationale Dames qui quittent la tanière au lendemain d’une Coupe d’Afrique où le fantôme des primes impayées, est remonté aux filets pour semer dans les esprits, un sentiment de frustration, après tant d’années de bons et de loyaux services.

Clap de fin ! C’est le terminus pour Christelle Nana Tchoudjang qui a décidé de mettre un terme à sa carrière internationale. À 33 ans, la désormais ex capitaine de l’équipe nationale de volleyball féminin, estime qu’il est temps de raccrocher. La nouvelle est répandue sur les réseaux sociaux par ses soins depuis le samedi 26 février 2022. Championne d’Afrique avec le Cameroun en 2017, 2019 et 2021, la joueuse du Vbc Chamalières en France qui a également été élue Meilleure attaquante au Championnat d’Afrique de volley-ball féminin en 2013, fait ses adieux à la sélection, avec un pincement au cœur.

« Aujourd’hui est l’un des jours tes plus importants et difficiles pour ma vie sportive. C’est avec un sentiment partagé de tristesse et d’accomplissement que je vous annonce ma retraite internationale », écrit celle qui aura tout donné pendant 14 années « dévouées » en sélection nationale, enchaînant championnats nationaux et sélections.

Après de tels sacrifices et de débauche d’énergie, confie-t-elle, « je ressens un réel besoin de dégager plus de temps pour moi afin de me reposer, consacrer plus de temps à mes proches et avancer dans mes projets. Porter le maillot du Cameroun a été un honneur et une fierté pour moi ».

A en croire la capitaine courage, il est temps de passer le témoin, céder le relais à la jeune génération qui défendra le titre du Cameroun, lors du prochain Championnat d’Afrique en 2023. L’idylle de Nana Tchoudjang avec la sélection nationale, s’achève donc sur une note d’espoir.

Le set manqué de la reconnaissance ?

Lin chant du cygne qui résonne une dizaine de jours après celui d’une autre Lionne indomptable, Stéphanie Fotso, qui a rendue publique sa décision de raccrocher, le 15 février dernier. Après de longues réflexions, écrivait-elle, « j’ai pris la décision de ne plus continuer t’aventure avec ta sélection. J’annonce officiellement ma retraite internationale à compter de ce jour. Comme vous pouvez t’imaginer, c’est l’une des décisions tes plus difficiles et tes plus importantes que j’ai pu prendre dans ma vie car défendre les couleurs de notre pays a été pour moi un honneur. Je l’ai toujours fait avec amour, passion et dévouement car c’est sans doute l’étape la plus importante pour un sportif de haut niveau ».

La native de Limbé remarquait pour le déplorer qu’en l’absence du statut du sportif et de l’entraîneur de haut niveau qui peine à voir le jour au Cameroun, « nous sommes obligées de trouver du temps pour mieux préparer nos reconversions après nos différentes carrières sportives

En moins de deux semaines, le Cameroun perd donc deux joueuses talentueuses, expérimentées et au potentiel énorme. Line retraite internationale que beaucoup refusent de résumer à un phénomène normal, logique et fondamental pour tout sportif de haut niveau. Si mettre un terme à sa carrière à un certain moment de la vie, reste un acte banal, le timing des annonces faites par ces deux icônes et le message officieux contenu dans leur lettre d’au revoir, laissent songeur. Dans le cas d’espèce, c’est une double surprise : déjà l’opportunité de la décision (à quelques mois seulement d’une compétition mondiale qui devrait en principe faire rêver plus d’un Ndlr), ensuite le fait que deux joueuses clés déposent le tablier pratiquement au même moment.

La médaille d’or de la frustration

Selon Yende Lavoisier, Directeur technique national (Dtn) des équipes nationales Dames, Messieurs et Juniors de la République démocratique du Congo, deux grilles de lecture sont possibles : « soit ces joueuses ont effectivement prévu arrêter pour se consacrer à autre chose, soit c’est l’expression d’une frustration qui ne dit pas son nom. Mais connaissant les tout récents événements qui ont secoué la tanière des Lionnes (après avoir accepté des conditions particulièrement difficiles de stage qui ont été dénoncées pour la toute première fois au sein de cette équipe et de surcroît ne pas recevoir son dû après la consécration Ndlr), il est fort à parier que leur décision a été précipitée par cette frustration où l’on se demande pourquoi doit-on faire tant de sacrifices pour ne même pas être reconnu ».

Mieux, les deux cadors qui quittent le navire, sont des joueuses incontournables et irremplaçables en l’état actuel des choses tant par leur performance technique que leur expérience et surtout leur influence psychologique sur le groupe. « Il y’a beaucoup de non-dits dans cette affaire et sans vouloir lire dans la boule de cristal, la capitaine et le moteur psychologique de l’équipe se sont dits : « pour que ça ne calle pas sur nous, il vaut mieux quitter avant que les choses ne se gâtent ».

Puisqu’en fait il faut s’attendre à d’autres défections, peut-être pas exactement comme celles des deux premières ; mais une démission symbolique. Les joueuses sont là mais leur cœur n’y est plus. On vient plus pour faire acte de présence et préserver quelques intérêts », analyse froidement l’ancien entraîneur des Lionnes indomptables et ancien Secrétaire général de la Fédération camerounaise de volley-ball (Fécavolley).

Refondation en pointillé

Beaucoup d’observateurs avisés pensent qu’il faut ouvrir les yeux pour se rendre compte que cette équipe est arrivée en fin de cycle et que c’est peut-être le moment de savoir si la refondation ne s’est pas contentée simplement de jouir des grâces de la poule aux œufs d’or. Suffisant pour comprendre qu’il est plus que jamais temps de penser à la relève quoiqu’il y’ait beaucoup de chance qu’il se fasse déjà un peu tard. Même si Nana et Fotso faisaient déjà office d’aînées (33 ans et 35 ans) « elles restaient indéboulonnables sur le plan de la performance », argue Yende Lavoisier.

Peut-être faut-il utiliser les compétitions à venir comme galop d’essai pour celles sur qui on compte pour prendre la relève. Julien Serge Abouem, à vous l’antenne !

Le Messager

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