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Université de Yaoundé II : le doyen de la Fsjp cède face à la colère des étudiants

Alors qu’il avait exigé de ces derniers le paiement total des frais de scolarité pour prendre part à l’examen de fin de premier semestre, Franklin Alain Ondoua s’est rétracté hier, après l’indignation massive des étudiants qui n’avaient payé que la première tranche et qui ne demandaient qu’à composer.

Les premières heures de la matinée d’hier étaient mouvementées à l’université de Yaoundé II, Soa. Les étudiants empêchés de prendre part à l’examen de fin de premier semestre pour cause d’insolvabilité de la scolarité, ont décidé d’organiser une manifestation pour réclamer leurs droits. Ils concevaient très mal le fait pour le doyen de la Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp), de les mettre à l’écart de ces évaluations alors qu’ils ont quand-même payés la première tranche.

D’une seule et même voix, c’est plus de 6000 apprenants qui se sont massivement regroupés pour faire entendre leur cri de détresse. Tous ne voulaient qu’une chose : prendre part à la session normale qui a débuté hier, 25 janvier 2022 pour les étudiants des niveaux I et IV. La scène est effroyable. Une jeune fille, dépassée et abattue, s’est mise toute nue toujours pour que leur cause soit entendue.

« Ce n’est pas normal. Nous avons souvent eu l’habitude de composer la session normale du premier semestre après avoir payé la première tranche uniquement. Nous ne sommes pas d’accord avec cette décision qui n’est tombée qu’une semaine seulement avant le début des examens. On devait encore prendre 25 000 Fc fa où pour nous qui payons notre scolarité nous- mêmes ? », s’interroge un étudiant inscrit au niveau IV en droit privé.

Et de poursuivre « si le doyen ne veut pas qu’on prenne part aux compos, qu’il nous remette tout simplement l’argent des premières tranches qu’on a déjà versé ».

Session de rattrapage en perspective

Face à la situation qui ne semblait pas se calmer d’aussitôt, le doyen de la Fsjp, Franklin Alain Ondoua, a décidé de revenir sur sa décision.

« Il a demandé au chef de la scolarité, M Manga, de constituer une liste de ceux qui n’ont payé que la première tranche de la scolarité et de les affecter dans des salles où ils vont composer », révèle un responsable du service de la scolarité sous anonymat. Seulement, la décision du doyen qui est arrivée très tardivement, a fait perdre les premières heures de traitement de la première épreuve à ces cop’s.

« Le programme prévoit que l’épreuve de la matinée commence à 7h30 pour s’achever à 10h30. Mais c’est vers 09h30 qu’on nous a admis en salle. Ce qui veut dire qu’on a perdu plus de 2h de temps et ces heures n’ont même pas été compensées », regrette un étudiant.

Son camarade quant à lui, confie avoir été traumatisé par ce qu’il a vécu. « Depuis que je suis dans cette université, je n’ai jamais vécu une scène pareille. C’est la toute première fois. Ça a gâché ma journée et mon moral est très bas. Donc impossible pour moi d’aborder de façon sereine les épreuves de ce jour (hier… Ndlr) », a-t-il souligné.

Même si ces derniers ont été admis à composer, le doyen a toutefois indiqué qu’une session de rattrapage pour paiement de la totalité de ces frais de scolarité sera programmée avant le début du second semestre de l’année en cours.

Vide juridique

A titre de rappel, c’est le 18 janvier 2022 que le doyen de la Faculté des sciences juridiques et politiques a publié un communiqué pour aviser les étudiants de ce que seuls ceux régulièrement inscrits et munis des originaux des reçus de paiement de la totalité des droits universitaires auront accès aux salles d’examen.

Ledit communiqué avait suscité la colère des étudiants qui n’avaient pas perdu du temps pour réclamer l’arbitrage du ministre de l’Enseignement supérieur. Mais les nombreux courriers à lui adressés par ces derniers, sont visiblement restés lettre morte. Alors que selon ces étudiants, cette décision du doyen ramait à contre-courant du décret présidentiel du 19 janvier 1993.

Lequel décret dispose en son article 6 (nouveau) alinéa 2 que les droits universitaires sont payables soit en une seule fois, soit en deux tranches, à la diligence des étudiants. Sauf que le même décret ne précise pas les délais auxquels les étudiants se doivent de solder leur scolarité. Un vide juridique qui doit absolument être fermé pour que des scènes comme celui qui s’est produit hier, n’arrivent plus dans ce temple académique.

Le Messager

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