fbpx

Cameroun Actuel

Une fin de trêve à haut risque

A croire que la majorité de droite qui gouverne ce pays s’habitue à tout. Alors que cet hiver, un nombre sans précédent d’enfants dorment dans la rue et que le pays compte 330 000 sans-abri, la situation pourrait encore s’aggraver. Ce 1er avril, la trêve hivernale, pendant laquelle l’expulsion des locataires est interdite, se termine dans un contexte qui inquiète les associations.

Fragilisés par la crise sanitaire, les ménages les plus précaires sont aussi les plus durement touchés par l’inflation et la quasi-stagnation des minima sociaux. Avec la hausse des prix de l’énergie notamment, de nombreuses familles ne sont plus en mesure de faire face à l’intégralité de leurs dépenses de logement. Signe de cette dégradation, « près de la moitié des organismes HLM ont enregistré une augmentation de plus de 10 % du nombre de ménages en retard de paiement de loyer de plus de trois mois par rapport au 31 décembre 2021 », a alerté mi-décembre l’Union sociale pour le logement, qui regroupe l’ensemble des organismes HLM. La situation est sans doute pire dans le secteur privé, qui facture des prix plus élevés, tout en hébergeant les locataires les plus précaires.

Impact dramatique sur les familles

Dans ces conditions, même si les données manquent, la crainte est de voir se multiplier les procédures d’expulsion pour retard de paiement. Après un pic en 2019 à 16 700, leur réduction en 2020 et 2021, liée aux mesures prises pour amortir la crise du Covid, risque de n’être plus qu’un souvenir. Par exemple, la Fondation Abbé Pierre (FAP) note une croissance de 63 % du nombre d’expulsions décidées entre 2021 et 2022 dans le département du Nord. Or, les expulsions ont un impact dramatique sur les familles, menaçant leur intégration, que ce soit en termes d’emploi, de vie sociale, d’accès aux soins ou encore de scolarisation des enfants. Elle crée des situations d’instabilité durable, comme le montre une étude de la FAP portant sur 66 ménages, dont 32 % n’avaient toujours pas trouvé de logement fixe trois ans après les événements.

D’autant que les promesses faites par le gouvernement, selon lesquelles il ne devrait pas y avoir d’expulsions sans relogement, sont loin d’être respectées. Et que les places en hébergement d’urgence, elles aussi en baisse après la crise sanitaire, ne suffisent déjà pas à répondre à la demande des sans-abri. A la mi-août 2022, le baromètre du 115, le numéro d’appel d’urgence, comptait ainsi en une nuit 6.273 personnes qui l’avaient appelé mais pour qui, faute de place, aucune solution n’avait pu être trouvée.

Une loi criminalisant les ménages en défaut

Malgré cette situation dramatique, la majorité macroniste, soutenue et applaudie par la droite et l’extrême droite, s’apprête à faire voter une loi criminalisant les ménages en retard de paiement. « La proposition de loi dite » kasbarienne « arrive de manière…

Lire la suite de l’article sur nouvelles-dujour.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dernières nouvelles

Suivez-nous !

Lire aussi