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Cameroun Actuel

Tuerie de Kumba : Calibri Calibro crie sa colère

L’activiste camerounais Abdoulaye Thiam allias Calibri Calibro s’est exprimé sur les faits qui font l’actualité au Cameroun en ce moment, du massacre de Kumba, aux régionales en passant par la question déjà double nationalité etc.

«On ne touche pas les enfant, «ils sont sacrés ». Le massacre des élèves de Mother Franscisca International Bilingual Academy à Kumba dans la région du Sud-Ouest, département de la Mémé le 24 octobre dernier a plongé Calibri Calibro » dans une colère noire. Au cours d’un entretien qu’il a accordé à la Voix du Centre cette semaine, l’activiste camerounais a martelé avec force et sans détour ce crime de trop, crime de guerre, crime contre l’humanité perpétré contre les populations civiles qui ne demandent qu’à vivre dans la paix.

Le président de la Brigade anti-sardinards (Bas) a le cœur qui saigne à tel point qu’il en ‘vient à s’interroger sur l’humanisme des dirigeants camerounais : « Est-ce que nos dirigeants ont des cœurs, ou sont ils des démons comme on le dit ? La cruauté de Kumba dépasse celle de Bamenda (Ngarbuh Ndlr). Il faut que cette guerre fratricide s’arrête.».

L’assignation à résidence surveillée du président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc) est suivie de très près par ce défenseur de la première heure des droits de l’Homme. L’on se souvient que Maurice Kamto n’est plus libre de ses mouvements depuis le 22 septembre 2020, date prévue pour manifester contre la tenue des élections régionales du six décembre prochain dans un contexte de crise sécuritaire dans le Nord Ouest et le Sud-Ouest.

Les forces de l’ordre et de défense avaient pris d’assaut son domicile pour empêcher l’homme politique de quitter sa résidence ce jour-là, peu avant six heures du matin. S’en étaient suivies alors dés arrestations arbitraires à travers le pays. Tous les rassemblements étaient systématiquement dispersés. Les Ong (Organisation non gouvernementales dénombre à ce jour, plus 589 détentions abusives. D’aucuns se sont empressés de qualifier ces marches de flop tout en faisant fi des intimidations dont ont été victimes les partisans du Mrc et du succès que ces marches auraient pu avoir n’eut été ces manœuvres anti-démocratiques. Et pour ce Camerounais réfugié en France, ces agissements du régime à l’encontre de Kamto ont contribué à faire en sorte que le Cameroun fasse un bon arrière. Car cette situation rappelle les tristes années de dictature.

Notre interlocuteur s’inscrit en faux contre ceux qui le tancent d’être à la tête d’un groupe à la solde du Mrc ou d’être une entité du principal parti d’opposition. « Je ne soutiens pas l’homme Kamto, mais son programme. », lance-t-il, tout en insistant sur le fait qu’il n’hésitera pas à prendre ses distances vis-à-vis de la formation politique si jamais le professeur Kamto accède au pouvoir cesse de servir la patrie. Pour Calibri Calibro, le leader du Mrc est bel et bien le candidat choisi par les Camerounais au terme du scrutin présidentiel d’octobre 2018. A en croire l’activiste :

« Depuis l’avènement du multipartisme, le régime dictatorial de Biya n’a jamais gagné une élection. Le président Maurice Kamto ne se fait pas appelé président élu, il est bel et bien le président élu. Il y a une différence entre la légitimité et la légalité. Maurice Kamto a la légitimité parce qu’il a remporté les élections, Paul Biya à la légalité car, il a bénéficié du soutien de ses amis (communauté internationale, Ndlr).». Il n’hésite pas à qualifier cette assignation à résidence de « situation d’ubuesque sans aucun fondement juridique ».

« Vous avez un gouvernement qui est frileux»

Pour Calibri Calibro, l’assignation à résidence surveillée de Kamto est la preuve que ce leader politique fait peur au régime. « Ce responsable politique a l’étoffe qu’il faut pour challenger le régime, et malheureusement nos sommes en dictature. Et le régime dictatorial de Paul Biya montre une fois de plus que le Camerounest une République bananière.», déclare t il courroucé, avant d’ajouter :

« Le Cameroun est le champion de la dictature. ». Celui grâce à qui l’enquête a été ouverte à la suite du carnage de Ngarbuh en interpellant Macron sur la situation délétère au Cameroun, continue de multiplier les actes de bravoure. Le dernier en date c’est l’interruption d’une messe en l’honneur de Célestine Kétcha Courtès, ministre de l’Habitat et du Développement urbain à Paris. Celle-ci avait été victime d’un accident dans la région septentrionale lors d’une mission interministérielle. L’on se souvient qu’au salon de l’agriculture, à la suite de cette interpellation, Macron avait promis de « mettre la pression sur -Biya » pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Les responsabilités avaient enfin été établies et les coupables identifiés.

Pour Abdoulaye Tchiam, les Camerounais sont si exaspérés par la mauvaise gestion de la chose publique et par tant de guerres et d’injustices que désormais ils ont pris conscience qu’il faut le changement. « Les choses ne seront plus jamais comme avant. Vous avez vu cette femme qui a transcendé la peur et qui a interrompu le tout puissant ministre de l’Administration territoriale à Bamenda en lui disant objection ? ».

D’ailleurs, Calibri pense même que cette mouvance ira encore plus loin : « Je peux vous assurer que dans un proche avenir, la soupape va sauter et les Camerounais auront enfin ce changement définitif.». « Vous demandez si désormais les choses ne se passeront plus jamais comme avant ? Rectificatif, les choses ne se passent plus comme avant. ». Il en veut pour preuve, l’arrêt des déplacements du chef de l’Etat à Genève en Suisse. Cela fait un an que le président n’y a pas mis les pieds, selon l’activiste.

La troisième République est en marche au Cameroun car, les Camerounais ne se laisseront plus jamais dupés et muselés comme ce fut le cas avant, pense-t-il. Quant aux, élections régionales du 06 décembre prochain, pour lui, c’est une roublardise, le débat sur la double nationalité est un faux débat. Ce dernier invite l’Etat à négocier avec les groupes séparatistes anglophones afin de trouver une voie de sortie de crise. « Quand il faut négocier avec Boko-Haram pour libérer un occidental c’est normal, mais quand il faut faire la même chose avec les sécessionnistes, certains disent que l’on ne négocie pas avec terroristes », s’offusque-t-il.

source: La Voix du Centre n°169

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