Les familles des chercheurs victimes de vindicte populaire à Souledé-Roua, dans le département du Mayo-Tsanaga, région de l’Extrême-Nord du Cameroun, réclament l’exhumation des corps de leurs proches.
Ces universitaires ont été brûlés vifs et enterrés sur les lieux du crime. Les familles des chercheurs, toujours en deuil, ont manifesté devant le bureau du gouverneur de la région de l’Extrême-Nord le 12 mars, brandissant des pancartes et réclamant justice.
Le Syndicat national des chercheurs de l’enseignement supérieur a condamné cet acte odieux, qui a impliqué trois victimes : M. Mounsi Frédéric, chercheur à l’Institut de recherches géologiques et minières et doctorant à l’Université de Maroua ; le Dr Bello Bienvenue, enseignant-chercheur à l’Université de Garoua ; et leur guide anonyme.
Accompagnée de leurs deux jeunes enfants, l’épouse du Dr Bello a exprimé son angoisse au bureau du gouverneur : « Je demande simplement que le corps de mon mari soit exhumé et que justice soit rendue, non seulement pour lui, mais aussi pour les autres. Si ce pays est pour la justice, il est temps qu’ils nous le prouvent », a-t-elle déclaré sur Equinoxe TV.
Depuis l’incident, les familles se sont rendues à plusieurs reprises au bureau du gouverneur, espérant que justice soit rendue.
Les avocats de la famille ont indiqué que les autorités avaient autorisé l’exhumation des corps, mais ont constaté la lenteur de la procédure.
À l’issue d’une visioconférence organisée le samedi 8 mars 2025 après l’incident, le Syndicat national des chercheurs de l’enseignement supérieur a fermement condamné cet acte et présenté ses sincères condoléances aux familles des défunts et à la communauté universitaire nationale. Il a déploré que les activités d’enseignement et de recherche soient de plus en plus dangereuses pour les personnes impliquées.
L’organisation a exhorté les personnes de bonne moralité à se joindre à la communauté universitaire nationale pour exprimer leur indignation et leur engagement envers la vie.
Elle a annoncé la cessation de toutes les activités académiques et de recherche le mercredi 12 mars 2025 et a appelé l’ensemble de la communauté universitaire nationale – enseignants, chercheurs, étudiants, personnels non enseignants et membres des organisations de la société civile – à porter du blanc ou à arborer des vêtements blancs du jeudi 13 au dimanche 16 mars 2025, en signe de soutien aux familles endeuillées.
L’incident a suscité une large condamnation de la part de l’opinion publique. Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a exhorté les autorités judiciaires à mener une enquête impartiale et approfondie afin d’identifier les responsables de cet acte ignoble et de les sanctionner sévèrement. Il a également appelé les autorités compétentes à sensibiliser l’opinion publique et à mettre en œuvre des mesures pour prévenir de telles tragédies à l’avenir.
