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Son mari veut divorcer d’elle parce qu’elle a fait la prison pour détournement de fonds publics

Séparée de son époux il y a 5 ans, une femme décide de mettre un terme à leur relation. Elle accuse son mari d’être devenu un irresponsable, et d’exercer des violences corporelles sur sa personne. Mais, ce dernier, qui ne s’oppose pas au divorce, n’a jamais digéré le fait que son épouse lui ait caché les raisons de son incarcération à la prison centrale de Yaoundé Kondengui.

La semaine dernière, une affaire de divorce a particulièrement retenu l’attention du Tribunal de premier degré (TPD) de Yaoundé. Elle oppose Hilaire, un fonctionnaire de police, à Yvonne, son épouse et ancienne cadre dans une grande société. C’est Yvonne qui a saisi le tribunal d’une requête en divorce.

Elle veut mettre fin à sa relation avec son époux et père de ses deux enfants. Elle accuse ce dernier d’avoir abandonné le domicile conjugal, et de s’être détourné de ses obligations conjugales. Les époux se sont expliqués devant la barre.

Yvonne a relaté qu’elle a épousé son homme il y a plus d’une vingtaine d’années. De cette relation sont nés deux enfants, âgés respectivement de 15 et 7 ans. Ils ont vécu des moments heureux avec sa famille, jusqu’en 2014. lorsqu’elle a perdu son emploi. A partir de ce moment, sa vie de couple a basculé.

Elle soutient que sur un coup de tête, son époux a déserté le domicile conjugal, et n’y est plus jamais revenu. Pis, il a cessé de s’occuper d’elle et encore moins des enfants. Ne pouvant plus supporter les charges du ménage, elle est allée s’installer avec ses enfants dans sa famille d’origine. Depuis lors, Hilaire refuse de rendre visite à ses progénitures et ne paye plus leur scolarité. «II dit qu’il ne peut plus vivre sous le même toit avec une voleuse» , a-t-elle confié.

Pour sa défense, Hilaire a déclaré au tribunal que son erreur a été d’aller louer un appartement dans sa belle-famille, à quelques kilomètres de l’habitation de la sœur ainée à sa femme. Il dit qu’il vivait en paix avec sa famille dans ce local, jusqu’en 2014, quand le pire a emporté sur le meilleur que lui avait promis sa bien-aimée Yvonne. «Sa sœur me faisait savoir à tout moment que je ne suis pas chez moi. J’étais très souvent mal à l’aise», a-t-il déploré avec chagrin.

23 millions de francs

En réalité, Hilaire, qui n’a toujours pas digéré le mépris de son épouse à son égard, a déclaré qu’il a été obligé de quitter le domicile conjugal pour se mettre à l’abri de ses humiliations. Pour la petite histoire, l’homme en tenue a relaté que son épouse et sa famille lui ont caché les raisons pour lesquelles elle a été virée de son emploi.

C’est par l’intermédiaire d’un tiers qu’il a appris que sa femme a été arrêtée et déférée à la prison centrale de Kondengui pour les faits supposés de détournement de biens publics estimé à plus de 23 millions de francs. L’incriminé soutient en outre que pendant que son épouse était en prison, il a essayé d’en savoir plus, celle-ci n’a pas voulu lui dire la vérité. C’est lorsqu’il s’est rapproché de son employeur que ce dernier lui a donné la vraie version des faits.

Hilaire soutient également qu’il a laissé le temps à son épouse pour qu’elle revienne à des meilleurs sentiments et s’excuser. En vain. Ce manque de dialogue et de considération, a, selon lui, affecté leur couple, jusqu’à ce qu’il décide d’aller vivre chez un ami à lui. Mais, Yvonne, au lieu de se battre pour maintenir l’équilibre de son foyer, a, à son tour, définitivement quitté le domicile conjugal.

«Je me suis senti mal. Nous sommes mariés sous le régime de la monogamie et la communauté des biens. Ce qui veut dire que son problème est également le mien. Pourquoi m’avoir donc caché la vérité sur ses déboires professionnels ? J’ai compris que sa famille et elle-même ne me faisaient plus confiance. Les membres de sa famille étaient-ils complices pour qu’elle détourne l’argent de son employeur ? Je ne le sais pas. A dire vrai, je me sentais menacé sous mon propre toit. Ma femme était déjà une inconnue à mes yeux» , a-t-il regretté.

Arnaque

Il n’a pas fini de s’exprimer qu’Yvonne lui a coupé la parole. «C’est faux. A-t-elle réagi. Quand je suis sortie de prison, il m’a bastonné jusqu’à ce que je lui aie dit la vérité. Je lui ai toujours expliqué que j’ai été victime d’une arnaque. Mais, monsieur mon mari ne m’a jamais cru».

Pour ce qui est du cas des enfants du couple, Hilaire a déclaré qu’après son départ de la maison, il continuait à subvenir aux besoins de sa famille. Mais, le problème s’est posé lorsque son épouse lui a fait part de sa volonté de recruter un répétiteur pour sa fille de 7 ans, prétextant qu’elle est têtue.

« J’avoue que je n’ai pas vu la nécessité d’un répétiteur pour cette enfant. Je me suis retrouvé devant un fait accompli. Elle s’était déjà entendue avec l’enseignant qu’elle lui donnerait 15 mille francs par mois. Pourtant, mon épouse est une intellectuelle et actuellement sans emploi. Elle pouvait selon moi encadrer sa fille elle-même« , a-t-il relevé.

Face à son refus de payer les répétitions de sa fille, le climat avec sa femme s’est totalement détérioré. Il dit qu’il a plusieurs fois été convoqué aux Affaires sociales pour s’expliquer sur ces faits.

Le policier reconnait tout de même que depuis septembre 2020, il a pris la résolution de ne plus donner un radis à son épouse jusqu’à ce que le tribunal trouve une issue favorable à leur problème de couple. Pour finir, Hilaire dit qu’il s’est proposé de récupérer ses enfants et de s’occuper d’eux. Mais, Yvonne s’est toujours opposée.

Au cours des débats, Yvonne a fait remarquer au tribunal que son avocat, absent à cette audience, détient les preuves des violences qu’elle dit avoir subies de la part de son époux. L’affaire a été renvoyée pour la suite des débats.

Kalara

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