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Sérail : Ngoh Ngoh et les 900 millions Fcfa de la discorde

Selon un document authentifié qui circule sur la toile depuis hier, jeudi 24 février, le ministre d’Etat/Secrétaire général à la présidence de la République aurait perçu 123 milliards 900 millions Fcfa sur la ligne 94 en 9 ans de magistère. Un scandale de trop pour lequel il risque d’y laisser des plumes.

Les experts en Finances et les économistes définissent la ligne 94 comme une ligne budgétaire logée au ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) et servant depuis des décennies à financer des opérations qui régulièrement n’apparaissent pas dans les lignes budgétaires classiques. Dotée de près de 800 milliards Fcfa, cette ligne est généralement ouverte à des pontes du régime qui bénéficient de puissants soutiens au sein du ministère des Finances.

Un «réseau» qui leur confère la quasi-assurance de voir ces différentes sollicitations financières auprès du Trésor public acceptées sans la moindre contestation. C’est donc cette fameuse ligne destinée autrefois au financement des services de sécurité, de renseignement et de défense, qui remet Ferdinand Ngoh Ngoh sous le feu des projecteurs. Lui qu’on suspecte de décaissement frauduleux pour s’en être servi pour financer ses opérations secrètes sous fond d’accusations de malversations financières.

C’est le lanceur d’alerte et journaliste Boris Bertolt qui a ouvert la boite de Pandore hier jeudi 24 février 2022, en publiant un document qui fait état d’une liste de dépenses du Minetat/Sgpr depuis 2012, soit deux ans après sa nomination au Secrétariat général de la présidence de la République. L’on apprend que le natif de Minta a obtenu entre 2012 et 2021, 123 milliards 900 millions Fcfa. Une bagatelle qui donne le tournis. Surtout dans un pays où les populations peinent à boire de l’eau potable, à manger à leur faim ou se soigner.

Pire, seulement pour l’année 2016, il est mentionné que le diplomate de formation a reçu 2 milliards 500 millions de Fcfa pour soit disant « l’investissement public » du Secrétariat général de la présidence de la République. Chose curieuse, l’organe avait déjà un budget de plus de 20 milliards Fcfa la même année.« Cerise sur le gâteau : en deux ans, Ferdinand Ngoh Ngoh a fait débloquer pour la Can 2019, 121 milliards Fcfa. Fait intriguant la Task Force structure administrative logée au Secrétariat général de la présidence de la République a reçu en 2017, 40 milliards Fcfa », écrit Boris Bertolt qui s’interroge sur la destination d’un aussi important pactole.

Basses manœuvres

Là où le bât blesse, c’est que le document ne mentionne nulle part la spécificité de la sortie de ces fonds. Une gabegie outrancière qui choque plus d’un quand on sait que l’Etat du Cameroun se dit incapable de débloquer 5 milliards Fcfa pour calmer la furia des enseignants du Secondaire en grève depuis lundi dernier.

Parlant de la Can Total Energies 2021 que le pays de Samuel Eto’o vient d’accueillir, l’on s’interroge toujours comment Ngoh Ngoh a pu braquer la ligne 94 alors même que l’Etat débloquait un budget spécial pour les infrastructures et l’organisation de cette compétition. À quoi ont servi 121 milliards Fcfa qu’il a reçus pour cette opération ? Le Messager avait donc raison de dire que par des manigances, des basses manœuvres, Ngoh Ngoh et ses comparses ont contribué à « couler » Paul Biya, qui leur a fait une confiance aveugle.

Leurs crimes économiques étalent dans toutes les laideurs, le degré de complaisance, la fourberie mensongère et leurs ambitions conspiratrices. Ces fameux collabos du président de la République se sont laissés aller dans le goût du lucre, le clinquant, les rétro – commissions; la bataille des intérêts égoïstes et personnels, la guerre de leadership, le combat de la succession de Biya qu’on a vu remonter en surface pendant la préparation de cette Coupe d’Afrique des nations organisée 50 ans après la première expérience en 1972 sous Ahmadou Ahidjo.

Patron de la toute puissante « Task force » soigneusement logée à la présidence de la République, le Minetat/Sgpr n’a-t-il pas tout centralisé à son niveau ? Attribution des marchés publics et autres orientations venaient de lui au point où les batailles qui s’en sont suivies, ont plombé le déroulement des travaux et retardé la livraison des chantiers jusqu’à ce que la Confédération africaine de football décide d’un « glissement de date » en 2019 alors même que le pauvre Biya, sous le poids de ses 87 ans à l’époque des faits, avait juré que « le Cameroun sera prêt le jour-dit ».

Le Messager

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