Trente-sept personnes, dont trois Américains, un Britannique, un Belge et un Canadien, ont été condamnées à mort en République Démocratique du Congo (RDC) pour leur implication dans une tentative de coup d’État visant à renverser le président Félix Tshisekedi.
En mai dernier, ce groupe a été accusé d’avoir orchestré une attaque armée contre le palais présidentiel et la résidence d’un proche du président.
Christian Malanga, un citoyen américain d’origine congolaise, a été identifié comme le cerveau du complot. Il a perdu la vie lors de l’attaque, aux côtés de cinq autres assaillants. Malanga, leader du Mouvement Nouveau Zaïre, un groupe politique lié à la tentative de coup, a dirigé l’attaque contre les institutions de la RDC.
Des étrangers parmi les conspirateurs
Le procès, diffusé à la télévision et à la radio nationales, a impliqué 51 personnes devant un tribunal militaire. Quatorze accusés ont été acquittés et libérés, tandis que les autres ont été condamnés à la peine capitale.
Parmi les condamnés figure Marcel Malanga, le fils de Christian Malanga, qui a témoigné en justice que son père lui avait menacé de mort s’il ne participait pas au complot. Tyler Thompson, un ami de Marcel, a également été condamné à mort. Selon leurs familles, les deux hommes, âgés de vingt ans, avaient grandi ensemble dans l’Utah.
Benjamin Zalman-Polun, un autre Américain ayant des liens commerciaux avec Malanga, a également été condamné à mort. Jean-Jacques Wondo, un citoyen belge d’origine congolaise et chercheur en politique régionale, a été décrit par Human Rights Watch comme un accusé dont les preuves de participation au complot étaient fragiles.
La peine de mort en RDC
Bien que les exécutions aient été suspendues en RDC depuis près de vingt ans, les condamnés à mort sont généralement emprisonnés à perpétuité. En mars 2023, le gouvernement a levé son moratoire sur les exécutions, affirmant la nécessité d’éliminer les « traîtres » de l’armée. A ce jour, aucune exécution n’a encore été réalisée dans le cadre de cette nouvelle politique.
Le 19 mai, une tentative de coup d’État a eu lieu à Kinshasa, où des individus armés en tenue militaire ont attaqué la maison de Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, avant de viser le palais présidentiel. Des témoins ont décrit une confrontation impliquant environ 20 assaillants échangeant des tirs avec les forces de sécurité.
Le général de brigade Sylavin Ekenge a confirmé que Malanga a été abattu lors de l’attaque en tentant de résister à son arrestation. Après l’incident, le gouvernement a annoncé que la tentative de coup avait été efficacement contrée.
Le président Tshisekedi, réélu avec environ 78 % des voix lors des élections controversées de décembre 2022, dirige une nation riche en ressources naturelles mais en proie à une corruption et à des conflits persistants. La région orientale de la RDC continue de souffrir de violences, malgré les efforts de Tshisekedi pour stabiliser la situation à travers des cessez-le-feu et le déploiement de troupes étrangères.