Franck Biya n’a jamais brigué de mandat politique et ne figure dans aucun organigramme officiel. Il se retrouve pourtant régulièrement à la une des journaux camerounais, qui tendent à voir en lui un potentiel dauphin de son père, président de
la République et président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).
Âgé de 51 ans, Franck Biya veille néanmoins à ne rien trahir de ses intentions. Très discret, il fuit les médias et n’a jamais accordé d’interview. Son entourage s’applique également à démentir toute ambition politique.
Un mouvement des « Amis de Franck Biya » est néanmoins en cours de structuration au Cameroun et au sein de la diaspora. Son objectif ? Porter la candidature à la présidentielle de 2025 du fils aîné de Paul et Jeanne Irène Biya (décédée en juillet 1992). Certains pensent à un ballon d’essai destiné à tester l’idée du projet dans l’opinion. D’autres y voient une pression exercée par une partie du système sur cet homme d’affaires jusqu’ici peu intéressé par la conduite des affaires publiques.
Car en Afrique centrale, les successions familiales ne relèvent pas de la fiction : au Gabon voisin, Ali Bongo Ondimba a pris la relève de son père, Omar. Et en Guinée équatoriale, Teodoro Nguema Obiang Mangue, le vice-président du pays, fils de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et de Constancia Mangue Nsue Okomo, attend son heure.
S’il s’est toujours tenu loin des projecteurs, Franck Biya n’a pas hésité à user de son influence auprès de son père pour promouvoir des membres de sa famille maternelle. Successivement ministre du Travail puis des Transports, entre 2002 et 2015, Robert Nkili est le frère cadet de sa mère.
Ce dernier est aussi une porte d’entrée pour accéder au chef de l’État. C’est lui qui a invité, le 13 février, Yannick Noah à l’apéritif donné pour l’anniversaire du président. L’ancien champion de tennis, dont le projet immobilier – « La Cité des cinquantenaires » à Yaoundé – est empêtré dans les tracasseries bureaucratiques, a pu plaider sa cause entre deux verres de jus d’orange.
Après des débuts orageux, ses rapports avec l’épouse de son père, Chantal, se sont apaisés.
Si Franck Biya a longtemps pu demeurer sous les radars, c’est notamment parce qu’il a quitté le Cameroun dans les années 1990 pour s’établir à Los Angeles, où il a étudié à l’université. Il s’est ensuite installé en Afrique du Sud puis en France, où il vivait encore jusqu’en mars 2020. À cette date, il a quitté précipitamment Paris pour échapper aux rigueurs du confinement décrété pour lutter contre le Covid-19 et a reposé ses valises au Cameroun.
Dans chacun de ces pays, Franck Biya a eu soin de vivre dans un cercle fermé, entouré d’amis d’enfance et de proches, majoritairement des technocrates au profil d’économistes ou travaillant dans la finance. Il fréquente ainsi Modeste Mopa Fatoing, le directeur général des Impôts, qu’il a connu par l’intermédiaire d’un ami commun, Alamine Ousmane Mey. En Afrique du Sud, il a côtoyé Acha Leke, qui siège depuis le mois de mai 2020 au Shareholders Council de McKinsey.
Désormais installé à Yaoundé, il est proche du directeur du cabinet civil du chef de l’État, Samuel Mvondo Ayolo, et de Paul Elung Che, le secrétaire général adjoint de la présidence. Cet anglophone formé à l’Enam et passé par Harvard, fut le patron de la Caisse de stabilisation des produits pétroliers et des hydrocarbures (CSPH).
Après des débuts orageux, ses rapports Chantal, se sont apaisés. En revanche, les liens se sont distendus avec son cousin, Bonaventure Mvondo Assam, ancien député et ex-associé au sein de la Compagnie forestière Assam (Cofa).
Mais bien d’autres personnalités font partie de l’entourage de Franck Biya, dont voici les plus proches.
Expression Economique